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Eviter les pièges de la pensée

Comprendre les biais cognitifs



Un biais cognitif est une forme de pensée qui met en oeuvre de manière systématique des distorsions dans le traitement de l'information. Ces biais, qui sont en général inconscients, peuvent conduire à des erreurs de perception, de raisonnement, d'évaluation, d'interprétation logique, de jugement, d'attention, etc., ainsi qu'à des comportements ou à des décisions inadaptées. L'étude de ces biais montre à quel point notre expérience du monde, nos pensées et nos comportements sont nettement moins libres qu'on ne l'imagine. C'est cette prévisibilité qui fait que les biais cognitifs constituent l'un des leviers de la manipulation mentale.

Vous trouverez ci-dessous un répertoire des biais cognitifs les plus courants, classés en quelques grandes catégories. Il n'est pas nécessaire, je pense, d'essayer de retenir les noms que leur ont donnés les spécialistes. Cependant, il me paraît important d'en connaître leurs descriptions pour pouvoir les repérer lorsqu'on y est confronté dans la vie de tous les jours.

Développer son esprit critique
Un piège doit pourtant être évité, c'est celui de détecter les biais cognitifs uniquement chez les autres sans percevoir ceux que l'on commet soi-même. "On voit la paille dans l'oeil de son voisin, mais pas la poutre dans le sien."
Un minimum d'esprit critique est nécessaire pour identifier nos propres biais, pour mieux comprendre certaines de nos erreurs passées et démasquer nos préjugés. Et au final, il y aura peut-être moins de conflits inutiles et le sentiment d'une plus grande liberté, celle de savoir éviter les traquenards, mais aussi de remettre en cause ses propres schémas de pensée.


Pierre Tourev, 31 decembre 2013, mise à jour le 27/11/2019.




Biais cognitifs




Biais de mémoire
Biais liés à la façon dont le cerveau mémorise puis restitue à la conscience les informations perçues par les sens.
  • Biais rétrospectif
    Juger, a posteriori, qu'un événement était probable ou prévisible : "je le savais depuis le début".

  • Effet de simple exposition
    L'exposition répétée à une personne ou à quelque chose augmente la probabilité d'avoir un sentiment positif envers elle.

  • Effet de récence
    Se souvenir plus facilement des dernières informations auxquelles on a été confronté.

  • Effet de primauté
    On se souvient mieux des premiers éléments d'une liste mémorisée.
    L'impression générale que l'on a de quelqu'un ou de quelque chose est influencée par la première information perçue.

  • Effet rebond
    Plus on voudrait ne pas penser à quelque chose, plus on y pense.

  • Biais de corrélation illusoire
    Imaginer un lien entre deux évènements ou deux types d'évènements alors qu'il n'y en a pas ou exagérer ce lien.
    Ce biais peut aussi être classifié dans les biais liés aux lois statistiques.

  • Oubli de la fréquence de base
    Oublier de tenir compte de la fréquence de base d'un événement lorsqu'on cherche à en évaluer la probabilité.
    Négliger la taille de l'échantillon.
    Ce biais peut aussi être classifié dans les biais liés aux lois statistiques.


Biais de raisonnement
  • Biais de cadrage
    La façon d'énoncer un problème influe sur la réponse.

  • Biais liés aux lois statistiques
    Mal évaluer la probabilité d'une situation.

    • Illusion des séries
      Percevoir à tort des signes du destin ou des coïncidences dans des données tirées au hasard.
      Sous-estimer la variabilité des évènements dans une série aléatoire.

    • Effet râteau
      Considérer le hasard plus régulier qu'il ne l'est en réalité.

    • Biais de conjonction
      Surestimer la probabilité d'apparition de deux évènements simultanément (conjonction) par rapport à la probabilité d'apparition de chacun d'entre eux.

    • Oubli de la fréquence de base
      Oublier de tenir compte de la fréquence de base d'un événement lorsqu'on cherche à en évaluer la probabilité.
      Négliger la taille de l'échantillon.

  • Biais de confirmation d'hypothèse
    Privilégier les informations qui confortent des préjugés, des idées reçues, des convictions, des hypothèses.

  • Biais de représentativité
    Fonder son jugement sur un nombre limité d'éléments que l'on considère comme représentatifs d'une population.

  • Biais de disponibilité
    Privilégier et surestimer les informations immédiatement disponibles à la mémoire, en particulier lorsqu'elles sont stéréotypées.
    "Si je pense à ça, alors c'est vrai ou c'est important."

  • Biais de négativité
    Prendre davantage en compte les informations négatives que les positives.

  • Dissonance cognitive
    Des informations qui nous concernent (croyances, valeurs, attitudes), simultanées et incompatibles entre elles, provoquent un état de tension désagréable et incitent à rechercher l'état inverse de "consonance positive".

  • Biais d'appariement
    Se focaliser sur des éléments cités dans l'énoncé d'un problème.

  • Perception sélective
    Interpréter de manière sélective les informations perçues en fonction de notre propre expérience, de nos centres d'intérêt, de nos valeurs.

  • Problème de l'induction
    Croire que le futur ressemblera au passé.
    Les risques de la généralisation.

  • Biais de familiarité
    Faire davantage confiance à ce que l'on connaît et croire qu'on le comprend mieux.

  • Réification du savoir
    Considérer les connaissances comme des objets immuables et extérieurs.

  • Effet cigogne
    ou Cum hoc, ergo propter hoc et Post hoc, ergo propter hoc. Trouver à tort un lien de causalité entre deux variables reliés par une corrélation.

  • Sophisme et Paralogisme
    Raisonnement séduisant, avec une apparence de vérité, mais incorrect. Le sophisme vise à tromper, tandis que le paralogisme est énoncé de bonne foi.


Biais de jugement
  • Effet d'ambiguïté
    Tendance à éviter les options pour lesquelles nous manquons d'informations.

  • Biais focal
    Raisonner sur les seules informations directement disponibles et oublier d'envisager tous les cas possibles d'une information manquante à l'aide d'un raisonnement disjonctif ou par élimination (variante de l'effet d'ambiguïté).

  • Biais d'ancrage
    Influence de la première impression, de la première information.

  • Biais d'immunité à l'erreur
    Penser qu'on ne peut pas se tromper.
    Ne pas voir ses propres erreurs ou les minimiser.

  • Biais égocentrique
    Surestimer sa contribution dans un groupe et s'attribuer plus de responsabilités que l'on a eues dans la réalité.

  • Effet de halo
    Perception d'une personne, d'un groupe ou d'une chose influencée par l'opinion que l'on a préalablement pour son environnement ou pour l'une de ses caractéristiques.

  • Biais de confiance excessive
    Tendance à surestimer ses connaissances, ses capacités physiques et intellectuelles, son jugement et son aptitude à prédire un évènement incertain.

  • Effet Dunning-Kruger
    Les moins compétents surestiment leurs compétences et, inversement, les plus compétents les sous-estiment.

  • Illusion de savoir
    Face à une situation en apparence identique à des situations connues, réagir de façon habituelle sans chercher à recueillir d'autres informations.

  • Effet retour de flamme
    Une croyance initiale est renforcée en présence de preuves pourtant contradictoires ou invalidantes.

  • Biais de stabilité
    Considérer une information ou une référence chiffrée comme indiscutable et être persuadé qu'il ne faut pas s'en écarter.
    "Cela ne s'est jamais produit, il n'y a aucune raison pour que cela se produise un jour !"

  • Biais d'autorité
    Surévaluer la valeur de l'opinion d'une personne que l'on considère comme une autorité.
    Craindre de contredire un expert ou un supérieur.

  • Effet de dotation
    Attribuer plus de valeur à un bien qui nous appartient.

  • Illusion monétaire
    Confondre une variation du niveau général des prix avec une variation des prix relatifs.

  • Illusion de contrôle
    Etre persuadé de disposer d'un pouvoir de contrôle ou d'influence sur son environnement, en particulier sur des phénomènes aléatoires.

  • Effet de contraste
    La perception d'une information est affectée par la perception d'une information de nature opposée produite antérieurement ou en même temps.

  • Biais des coûts irrécupérables
    Etre influencé de manière irrationnelle par des décisions prises antérieurement lorsque se pose la question de poursuivre ou d'arrêter un projet ou d'une activité.

  • Paréidolie
    Forme d'illusion qui fait qu'un individu perçoit dans un stimulus indéfini ou vague, une forme précise, souvent humaine ou animale.


Biais de gestion de la réalité sociale
  • Biais d'attribution
    Erreurs fréquentes apparaissant dans l'attribution d'un comportement ou d'un évènement à des causes.
    Attribution causale : Façon d'attribuer, d'expliquer et de juger la responsabilité d'une situation, à soi-même ou aux autres.

    • Biais d'intentionnalité
      Surestimer le rôle des causes intentionnelles - c'est-à-dire voulues, délibérées, faites exprès, de la part de quelqu'un ou d'une entité quelconque -, lors de la survenue d'un évènement ou face à un comportement humain

    • Sous-évaluer les causes externes (situations, évènements extérieurs) au profit des causes personnelles (dispositions personnelles, traits de personnalité, mérites).

    • Biais d'auto-complaisance
      Croire que nos réussites sont dues à nos propres capacités et que nos échecs résultent de causes externes.

    • Biais acteur/observateur
      Attribuer plus de poids aux explications externes (environnement) pour les succès des autres et internes (dispositions personnelles) pour leurs échecs.

    • Blâmer les victimes d'un accident qui vient de leur arriver.

    • Erreur ultime d'attribution
      Appellée aussi biais pro-endogroupe ou d'ethnocentrisme. Favoriser systématiquement son groupe d'appartenance lors de l'attribution causale, par rapport à un autre groupe.

  • Effet de faux consensus
    Tendance à surestimer le nombre de personnes qui partagent nos opinions ou agissent comme nous.


Biais liés à la personnalité
  • Biais culturel
    Analyser, interpréter et juger les choses à travers le filtre de ses propres références culturelles.

  • Désir de consensus
    Tendance des individus à aller dans le sens des décisions prises par le groupe.
    "Si autant de monde va le voir, c'est que ce doit être un bon film."

  • Effet de mode
    Le phénomène des "moutons de Panurge"
    Augmentation d'un comportement lorsque l'on sait qu'un grand nombre de personnes ont déjà ce comportement.

  • Biais de statu quo
    La résistance au changement. Toute nouveauté est perçue comme engendrant plus de risques que d'avantages.

  • Biais linguistique
    Influence des caractéristiques d'une langue sur les processus mentaux relatifs à la connaissance.

  • Effet Barnum
    Le stratagème des astrologues, numérologues et autres voyants.
    Considérer une description générale et floue de traits de personnalité comme s'appliquant à soi-même.




Sources

Les descriptions de biais cognitifs résultent de la compilation et de la synthèse de plusieurs sources issues d'Internet, entre 5 et 10 sources différentes pour chacune d'entre elles. Les quelques citations qu'on y trouve sont de couleur mauve.

Parmi ces sources, en voici quelques-unes qui dressent un panorama général de l'ensemble des biais cognitifs :

Voir aussi dans la Toupliographie (bibliographie) :

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