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Eviter les pièges de la pensée : Les biais cognitifs


Biais de conjonction




En mathématiques, la conjonction logique de deux événements correspond au fait que deux événements sont conjoints, c'est-à-dire présents simultanément. L'opérateur logique qui la caractérise est le ET logique (symbolisé par & ou par ?).
    Si A et B sont deux propositions,
    A ET B est vrai si à la fois A est vrai et B est vrai,
    A ET B est faux dans les 3 autres cas :
    • A vrai et B faux,
    • A faux et B vrai,
    • A faux et B faux.
    Si A et B sont deux évènements indépendants, mesurables par une probabilité, la probabilité de A ET B est égale au produit de la probabilité de A par la probabilité de B, donc inférieure à chacune d'entre elles.
    Exemple : A = le premier lancer d'une pièce donne "face", B = le deuxième lancer d'une pièce donne "face". La probabilité de A est de 50%, la probabilité de B est de 50%, la probabilité de A ET B est 50%*50%=25%

Le biais de conjonction ou effet de conjonction est la tendance, dans certaines circonstances, à surestimer la probabilité d'apparition de deux évènements simultanément (conjonction) par rapport à la probabilité d'apparition de chacun d'entre eux. Le biais de conjonction revient donc à transgresser le principe de conjonction de la théorie des probabilités, décrit ci-dessus. Cette règle indique en particulier que la probabilité de conjonction de deux événements A et B ne peut être supérieure à la probabilité de A ou de B.

Ce biais peut survenir, par exemple, lorsque l'on doit choisir dans une liste de situations celle qui paraît la plus probable. Les individus ont tendance à choisir une réponse qui contient deux propositions (une conjonction) et qui correspond à une expérience vécue, cohérente, plausible ou ce que nous imaginons comme la plus probable, en dépit des règles probabilistes les plus évidentes. Dans ce cas, ils se trompent car la probabilité de la conjonction des deux propositions est inférieure à chacune des deux propositions prises séparément. Des études conduites en 1974 par Amos Tversky (1937-1996), psychologue israélien, et Daniel Kahneman (né en 1934), psychologue et économiste américano-israélien, prix Nobel d'économie en 2002, ont constaté que ce biais dit "effet de conjonction" se manifestait aussi chez des ingénieurs, des médecins, des généraux, des hommes politiques, et cela, même si les questionnaires concernaient leurs spécialités.

Exemple 1 : Le train arrive-t-il plus souvent en retard ou plus souvent en retard à cause de la neige ?

Exemple 2 : Dans les stations de ski voit-on plus d'enfants ou plus d'enfants avec un bonnet ?
Ceux qui répondent par le second terme de chaque question ont été attirés par une réponse qui leur paraît plausible, sans doute en considérant à tort que dans le premier terme de la proposition la neige (et respectivement le bonnet) était exclue.

Il est à noter que l'existence de ce biais a été contestée par plusieurs chercheurs notamment parce qu'il concerne le jugement d'un évènement particulier pour lequel la notion de probabilité n'a pas de sens.



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