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Si l'on compare les pays industrialisés à la situation dans laquelle ils se trouvaient, il y a 100 ou 150 ans, on ne peut que constater les énormes gains de productivité qui ont été réalisés et qui ont permis une réduction importante du temps travail et une amélioration du niveau de vie. Dans les entreprises, chaque gain de productivité a deux conséquences possibles, chacune d'elles pouvant prendre des formes différentes. Ainsi, un gain de productivité peut conduire à :
Dans les cas n°1.2, 2.1 ou 2.2, la masse salariale (c'est-à-dire le temps de travail) disponible pour l'amélioration du niveau de vie ne sera égale qu'à une fraction de celle économisée par le gain de productivité. Prenons, à titre d'illustration, un exemple simple dans une société développée comme la celle de la France : Une société fonctionne avec un volume de travail nécessaire égal à 1000 unités. Un jour, un gain de productivité (une invention ou une nouvelle méthode de travail) apparaît et fait économiser 10% du temps de travail nécessaire. Sur les 100 unités de travail économisées, supposons que la moitié soit réinvestie dans l'amélioration du niveau de vie (donc, au final se transformera en travail) et l'autre moitié consacrée à la diminution du temps de travail. Il restera donc 900 + 50 = 950 unités de travail. Si un deuxième gain de productivité de 10% intervient (soit 95 unités) et qu'il est réparti dans les mêmes proportions que précédemment entre amélioration du niveau de vie et diminution du temps de travail, il restera : 855 (90% de 950) + 47,5 = 902,5 unités de travail. Et ainsi de suite,. A la dixième itération, il ne reste plus que 600 unités disponibles ! Le volume de travail nécessaire pour faire fonctionner la société a tendance à diminuer. La durée annuelle du travail est passée de plus de 3000 heures dans la seconde moitié du XIXe siècle à environ 1500 heures actuellement. Certains disent qu'on pourra toujours innover, inventer de nouveaux produits, de nouvelles activités, mais pour utiliser ces produits ou pratiquer ces activités, il faut du temps et les journées n'ont que 24 heures. Les nouveaux produits finissent par prendre la place des produits existants. Il n'y a qu'à voir les objets qui ne sont plus utilisés et qui encombrent nos placards avant de finir un jour à la décharge publique. C'est aussi le cas, par exemple, des ordinateurs personnels dont l'usage s'est développé au détriment du temps passé devant la télévision, et qui seront peut-être un jour supplantés par les smartphones. Il nous faut donc prendre en compte cette baisse inexorable du temps travaillé, que l'on ne voit malheureusement augmenter qu'après une guerre pour reconstruire une économie en ruine ou après une catastrophe naturelle ou engendrée par l'activité humaine, mais chaque fois après beaucoup de sang et de larmes. Doit-on, comme c'est en général le cas, vivre dans une société où certains travaillent beaucoup et d'autres pas ou très peu, dans la logique inégalitaire du "travailler plus pour gagner plus" qui est un contre sens historique. Les hommes politiques devraient s'emparer sérieusement de cette question et proposer un nouveau contrat social basé sur le droit fondamental au travail pour tous. Il y a beaucoup à faire en la matière. Pierre Tourev, 12/11/2011 >>> Propositions pour une meilleure répartition du temps de travail. Travailler moins pour que tout le monde puisse travailler. |