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"Toupictionnaire" : Le dictionnaire de politique
Ingérence humanitaire, droit d'ingérence
Définition de l'ingérence humanitaire
Etymologie : du latin ingerere, porter dans.
L'ingérence humanitaire est une doctrine qui prône la possibilité d'envoyer des secours humanitaires ou des forces armées internationales pour venir en aide à des populations victimes de catastrophes naturelles ou de violations des droits de l'Homme, sans l'assentiment de l'Etat concerné. L'objectif est de porter secours, d'assister, d'aider et de protéger les populations en danger.
Cette idée est apparue à la l'occasion de la Guerre du Biafra (1967-1970) qui a entraîné une terrible famine, mais qui avait été ignorée par les autres Etats, au nom de la neutralité et de la non-ingérence.
L'expression "ingérence humanitaire" a été inventée à la fin des années 1980 par Bernard Kouchner, fondateur de Médecins sans frontières et homme politique, et par Mario Bettati, professeur de droit international public. Selon eux, certaines situations d'urgence peuvent justifier moralement un "devoir d'ingérence" dans les affaires d'un Etat, remettant ainsi en cause le principe de souveraineté des Etats.
Justifié essentiellement au nom d'une "morale de l'urgence" et de la solidarité internationale, l'ingérence humanitaire trouve son fondement dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948. Pour ses partisans, elle n'est cependant légitime que s'il y a violation massive des droits de l'Homme et que si elle est encadrée par une organisation supranationale, essentiellement le Conseil de sécurité des Nations unies.
Dans les débats soulevés par l'ingérence humanitaire se pose la question de la nécessité de créer un nouveau "droit d'ingérence" sur le plan humanitaire alors qu'il existe déjà un droit contraignant (Conventions de Genève, Convention contre le génocide) et que la Charte des Nations unies, dans son chapitre VII, permet l'intervention dans les affaires intérieures d'un Etat dans le cas de "menace contre la paix". Parmi les autres questions soulevées, il y a celles des acteurs de l'ingérence (ONG, organisations internationales ou intergouvernementales, Etats, etc.), ainsi que celle de son élargissement à d'autres domaines : ingérence démocratique, ingérence judiciaire, ingérence écologique, etc.
Enfin, il apparaît probable que, dans la pratique, seuls les Etats les plus faibles soient la cible d'actions internationales d'ingérence. Il est, en effet, difficile d'imaginer une intervention en Tchétchénie contre l'avis de la Russie alors que la situation de la population y est aussi critique que ce qu'elle était au Kosovo, alors rattachée a la Serbie.
Publié le 30 avril 2010
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