
La citation du mois (Historique) "Le leader populiste dénonce toujours un système dont il est lui-même issu." Matthieu Suquière |
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Principales critiques faites à l'héritage
Cette page est un complément à l'article "Plafonnement de l'héritage".
L'héritage source d'inégalité
Hormis quelques cas particuliers, la transmission de patrimoine génère beaucoup plus d'inégalité que les différences de revenu qui sont censées reconnaître les compétences et les mérites de chacun.
Voir l'article mettant en évidence l'accumulation du capital.
L'héritage, un moyen de perpétuation des classes sociales au pouvoir.
Dans les siècles passés, il a permis la reproduction des élites, les seigneurs descendant de chefs de guerre, la noblesse avec ses privilèges, puis la grande bourgeoisie de nos jours. Pendant la Révolution française, l'Assemblée nationale a aboli les privilèges seigneuriaux la nuit du 4 août 1789. Cependant, hormis la création d'un impôt sur les successions, elle s'est arrêtée en chemin en ne remettant pas en cause la transmission de la propriété.
Avec l'héritage qui contribue à l'accumulation du capital, l'inégalité devient une inégalité de classes. Elle a pour effet de décourager ceux qui se trouvent en bas de l'échelle sociale en leur ôtant toute perspective ou presque de progresser et de rendre la démocratie purement formelle, puisqu'une classe de privilégiés quasiment héréditaire dispose de l'essentiel des pouvoirs.
L'héritage, un pouvoir post-mortem
La transmission de l'héritage est une fiction juridique accordée par la loi qui donne un pouvoir aux morts sur les vivants. Cette position a été défendue par Mikhaïl Bakounine (1814-1876) dans son Catéchisme révolutionnaire (1865) : "Tous les droits individuels, politiques et sociaux, sont attachés à l'individu réel et vivant. Une fois mort il n'y a plus ni volonté fictive d'un individu qui n'est plus et qui, au nom de la mort, opprime les vivants."
L'héritage, une incohérence chez la plupart des libéraux
La question de l'héritage est une des nombreuses fausses notes du libéralisme que personne ou presque ne semble voir.
Les libéraux prônent l'égalité des chances et la reconnaissance du mérite, mais ils ne sont pas cohérents. L'héritage, qu'ils se gardent bien d'abolir, donne de multiples longueurs d'avance à ceux qui n'ont eu que la peine de naître dans la bonne famille. Où est l'égalité des chances ?
La politique de Nicolas Sarkozy qui a réduit les droits de succession au profit des plus grandes fortunes est encore plus réactionnaire que libérale.
Les héritiers rentiers ne sont pas les meilleurs investisseurs
"Ils vont trop souvent à des incapables et n'apportent que des calamités par la tendance à l'oisiveté qu'ils engendrent chez l'héritier. Un adage populaire dit "la première génération crée la fortune, la seconde la fait fructifier, la troisième la dilapide". Au-delà de la mauvaise gestion supposée de ces patrimoines, on peut s'interroger sur l'effet des héritages sur la réussite individuelle et donc sur le mérite réel des individus. Quelle est l'utilité économique et sociale des patrimoines de rente ? Si on regarde la situation en Amérique latine, il est clair qu'une trop grande accumulation de capital entraîne une sous-utilisation de ce capital : on se satisfait de faibles rendements qui permettent d'avoir un très bon niveau de vie sans faire d'effort." Alfred Nobel - 1833-1896.
Favoriser la mobilité sociale permettrait de donner leur chance à davantage d'entrepreneurs plus utiles pour la société que des rentiers.
L'héritage, une injustice
Une approche morale conduit à considérer comme tout à fait injuste de profiter d'une richesse sans avoir travaillé pour cela, sans l'avoir méritée.
Quel mérite effectivement y a-t-il de naître dans la grande bourgeoisie, d'avoir été dispensé de toutes les contraintes matérielles, d'avoir pu fréquenter les meilleures écoles (sans avoir été obligé de travailler pour payer son loyer d'étudiant), d'avoir baigné depuis son enfance dans le monde des affaires, d'avoir un réseau de relations qui facilite l'ouverture de toutes les portes, de disposer de toutes les cautions bancaires nécessaires... ?
Pour une course à pied de 100 mètres, c'est comme si certains concurrents pouvaient partir à 10 mètres seulement de la ligne d'arrivée. Où est l'équité ?
Pierre Tourev, 28/10/2007
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