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A propos de l'égalité


L'égalité des chances



Comme pour beaucoup de phénomènes naturels les capacités humaines d'une population donnée se répartissent selon une courbe en forme de cloche (courbe de Gauss en général) avec une majorité d'individus situés autour de la moyenne et de moins en moins nombreux au fur et à mesure que l'on s'en éloigne. La notion d'égalité peut difficilement s'appliquer à la biologie de l'être humain. C'est plutôt dans ce qui entoure l'individu, son contexte et son environnement, que l'égalité doit être recherchée : égalité au niveau de l'éducation, de l'accès au savoir, de la santé, du traitement des aléas...

En général, les inégalités financières sont accentuées par d'autres facteurs économiques et sociaux : transmission de patrimoine, milieu culturel, éducation, réseau de connaissance, évasion ou fraude fiscale.
Le plafonnement de la transmission patrimoniale aux descendants permettrait de corriger l'une des principales inégalités (et injustices).


Egalité des chances

L'expression "égalité des chances" en elle-même est un contre-sens. Qui parle de chance, suppose un système aléatoire, comme l'est la vie, de type loterie où il n'y a pas d'égalité dans les résultats, mais une répartition statistique de ceux-ci. Exemple : naissance dans une famille aisée ou dans une famille pauvre. Naissance en Afrique noire ou Europe. Caractère entreprenant ou pas. En bonne santé, malade ou handicapé...

L'expression est cependant utilisée lorsqu'un gouvernement souhaite corriger certaines des "conditions initiales" des individus, tels les aléas liés aux origines sociales de la personne, handicaps... Cependant cela sous-entend que toutes les autres inégalités sont légitimes.

L'égalité des chances et la méritocratie sont deux principes de justice qui se rejoignent lorsque la société opte pour le principe d'une égalité des hommes, pouvant occuper des positions sociales différentes. La lutte pour l'égalité des chances est d'autant plus nécessaire que perdure la transmission d'héritage, de privilèges, de rentes de toute sorte ainsi que la discrimination envers les minorités, les enfants d'immigrés, les handicapés, les femmes...

Il faut cependant veiller à ce que l'égalité des chances ne conduise pas à sur-valoriser le mérite. On a toutes les chances d'aboutir à une idéologie de vainqueurs où le gagnant rafle toute la mise et où il ne reste plus rien pour le vaincu. Comme si cela ne suffisait pas, le vaincu doit en outre faire face à un sentiment de culpabilité. "Il est le seul responsable de son échec puisqu'il disposait de l'égalité des chances au départ. Il ne doit s'en prendre qu'à lui-même s'il a échoué, à son absence de mérite, de courage, d'intelligence, de talent..." d'où amertume, ressentiment, frustration.

Mais l'égalité des chances n'est-elle pas un leurre ? Dans quelle mesure le savoir-faire du vainqueur ne découle-t-il pas du hasard, du contexte de son histoire personnelle, de rencontres fortuites, de ses gênes..., plutôt que d'un bon et méritoire usage de ses degrés de liberté. A-t-il réellement mérité sa chance, ses vertus, son intelligence, son talent... ? Que signifie avoir du mérite ?
    Pourquoi alors ne pas concevoir la "reconnaissance du mérite", non comme la récompense d'un quelconque valeur intrinsèque, mais comme un système incitatif de motivation et d'encouragement délibérément orienté vers ce qui fait progresser l'ensemble de la société ?


L'égalité des chances doit rester une cible associée à des principes de justice sociale. Ceux-ci doivent définir quelles sont les inégalités acceptables et quelles sont les égalités fondamentales indépendantes du mérite, de la "réussite" ou de l'échec, notamment en matière de dignité, de ressources, de santé, d'éducation... Dit autrement, il convient de limiter sensiblement les inégalités induites par la reconnaissance du mérite, corollaire de l'égalité des chances et donc les rendre équitables.


Pierre Tourev, 09/04/2006



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