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De l'histoire des représentations économiques du monde

à l'éducation au développement durable



Cueillir pour se nourrir est le premier geste technique appliqué par l'homme sur la nature. L'arbre devient notre premier laboratoire sur terre. Puis l'homme va à la rencontre de l'eau pour satisfaire un autre besoin : sa soif. De la proximité de ces deux éléments, l'homme développe une autre technique : la pêche.

De ce trajet quotidien entre l'arbre et l'eau, l'homme rencontre la pierre, le dialogue se traduit par une adhésion de celle-ci à la cause de l'homme. A mesure que le temps s'écoule, cet accompagnage permet à ce dernier de se doter d'instruments.

Cette relation entre l'homme et la nature se développe petit à petit au profit du premier qui découvre les larges avantages de l'hôte nature. L'espoir né et grandit, l'espèce humaine se sédentarise. Son augmentation s'accompagne avec celle de ses besoins, les produits de la pêche et de cueillette ne peuvent plus satisfaire toute sa demande. L'homme interroge sur ce sujet la terre.

La réponse positive de celle-ci en lien avec l'eau et des produits des arbres donne naissance à l'agriculture. Au même moment, l'homme tente de dialoguer avec ses semblables, l'espèce animale. Une partie semble être séduite par le discours humain. Elle accepte et signe un contrat d'apprivoisement avec son nouveau garant ; c'est l'avènement de l'élevage.

L'autre partie, très méfiante vis-à-vis de l'homme préfère vivre sa liberté naturelle dans la vie sauvage ; ce sentiment de défiance et le besoin de nourriture pousse l'être humain à chasser les membres de ce groupe adverse : la chasse prend sa place dans les relations naissantes entre l'homme et la nature.

Ce dialogue apparemment facile entre l'homme et ses Co-créatures, vivant sur une même terre lui semble donner un pouvoir sur tous les éléments vivants ou non vivants de notre planète. Il impose ainsi son intelligence sur ces derniers, au service de ses besoins, et sa capacité technique se développe de plus en plus de même que son désir de percer les secrets de son hôte la nature.

Cet avantage, l'homme le met au service de la production et obtient des résultats dépassant même ces besoins, dans les autres domaines où la production est insuffisante ou rare, il instaure d'abord des techniques de communication entre les membres d'un même groupe puis développe des systèmes d'échange qui deviendront plus tard le commerce et/ou l'économie sous sa forme organisée et codifiée.

Des rivalités naissent entre les groupes humains d'une part et d'autre part entre l'homme et les autres éléments de la nature particulièrement le règne animal, il poursuit ses contacts et consultations toujours au service de ses besoins.

Cela l'amène à dialoguer avec d'autres éléments de la nature et à mettre en synergie des éléments qui jusque-là étaient sans contact. La rencontre entre le feu et le fer permet à l'homme d'acquérir de nouvelles techniques et une gamme variée de matériels couvrant toutes les activités déjà citées.

En satisfaisant ses besoins de sécurité, l'homme procède à la fois à une spécialisation des métiers, à une division du travail et une forme de hiérarchisation de la société.

Dès lors s'impose une organisation sociale, l'homme animal se transforme en animal politique. Cette nouvelle forme de vie lui impose des règles, des devoirs et des droits.

L'homme instaure des frontières, physiques (villages et plus tard des pays), psychologiques (Code de conduite dans la cité).

L'accroissement des besoins humains font que l'homme interroge d'autres éléments de la nature, cette fois ci il dialogue avec l'air et observe le ciel, le soleil et les étoiles, il obtient plusieurs résultats positifs parmi lesquels la conservation de son surplus d'aliments, la connaissance des cycles de vies de certaines espèces la notion de temps et de périodicité ; il intègre le jour et la nuit pour l'organisation du travail. Au même moment ce dialogue avec ces derniers lui procure une autre division : les saisons qui gouvernent ses modes de vie se nourrir se vêtir, se déplacer, cultiver. De plus l'homme comprend vite la relation qui lie le mouvement des astres et les variations de la nature dont dépend son existence, c'est le début de l'astronomie.

Du ciel vient la lumière ou l'obscurité, la chaleur ou le froid, le vent ou la pluie et la terre est la matrice et la tueuse, la matière diffuse boit la mort pour en nourrir la vie. Les choses vivantes s'y dissolvent les choses mortes y remuent.

Avec cette connaissance primitive et prématurée de l'homme sur ses Co-créatures, et la soumission presque totale de ces derniers à ses besoins, l'homme se proclame "espèce privilégiée" de la nature. De nouveaux besoins vont stimuler l'expansion de nouvelles activités artisanales et artistiques. En plus l'organisation de la cité se renforce sous la forme d'un pouvoir militaire et religieux, lequel assure désormais la protection de la collectivité.

En maîtrisant la pierre, l'eau, le bois, le feu, le fer et l'air, et apprivoisant une partie de la faune et de la flore, l'homme met toute son intelligence à un système d'asservissement sans merci de ses sujets.

L'exploitation devient ainsi le maître-mot de sa toute nouvelle relation avec la nature, la raison s'enrichit d'une véritable industrie de plus en plus raffinée, révolutionnant l'époque des pierres et produit d'autres instruments permettant de percer, transpercer, tailler, percuter, coudre. Cette activité s'intensifie et devient la forme actuelle de l'industrialisation.

L'homme découvre le moteur et l'énergie deux éléments qui proviennent des lois de la nature que l'humain s'approprie grâce à sa curiosité. En plus ayant parfaitement maîtrisé le feu, la créature humaine l'utilise à la coloration des minerais.

Désormais l'homme développe plusieurs techniques pour se nourrir, se vêtir, se loger, se couvrir, se soigner et se déplacer. Les tâches se spécialisent de plus en plus, de cette spécialisation se développe une autre forme d'échange, c'est l'apparition de la notion de service.

Ainsi apparaissent les notions de civilisations et de culture qui spécifient l'autre groupe humain auquel je n'appartiens pas, c'est-à-dire dont nous n'avons pas la même relation avec les autres éléments de la nature, la même croyance, la même vision de l'univers.

Pourtant cet univers qui nous gouverne tous avec ses lois, avec son trésor, s'interprète différemment selon les cultures et croyances. De l'Egypte antique à la cosmogonie babylonienne, de la civilisation Yangshao chinoise à la cosmogonie grecque même si les origines et la place des éléments qui composent l'univers différent, une chose est commune à toutes ces civilisations, l'homme fait partie de cet univers au même titre que les autres espèces.

Et dans cet organisme vivant, toutes les composantes, interdépendantes entre elles, sont soumises à la loi de l'univers, ou de la nature. Ces lois ou phénomènes naturels obéissent à une Loi Suprême que j'appelle Dieu le Créateur de l'Univers. Et c'est grâce à Lui que l'homme est doté d'une intelligence avec cinq lieutenants ou les cinq sens que sont la vue, l'ouïe, le toucher, le gout et l'odorat. Ayant la faculté d'observer, de comprendre, de sérier et de choisir c'est de par là même que la nature semble donc obéir à des lois que les hommes s'attacheront dans un premier temps, à comprendre pour s'adapter à ce monde puis à exploiter pour se faire "maître et possesseur de la nature" comme nous l'avons décrit plus haut.

Les hommes choisissent désormais les espèces les plus comestibles concentrent les efforts de production sur les lieux les plus favorables. Ils choisissent les espèces de plantes et d'animaux à cultiver selon les saisons et interagissent sur eux pour accroître les rendements.

Cette surproduction alimentaire va provoquer une croissance démographique. Elle permet encore une diversification et une spécialisation des activités, notamment le travail des métaux.

Elle intensifie aussi l'élevage des animaux avec pour conséquence une puissance de travail renforcée mise à la disposition des hommes, des capacités de déplacement accrues, un meilleur apport en protéines animales

Comme dans un système dynamique, tout cela fait boucle et ces différents facteurs convergent dans le renforcement des productivités agricoles qui les ont engendrés et qui les renforcent à leur tour.



Figure 1: la production agricole : premier modèle de croissance


Désormais l'homme se met à la recherche du profit pour le bien-être du groupe auquel il appartient, les rivalités entre les populations pour la possession des terres se multiplient, les jeux d'alliance qui s'en suivent font apparaître les premières violences entre communautés et les conflits armés s'invitent dans les relations humaines.

Cette nouvelle organisation et ses nouveaux besoins naissent de nouvelles formes d'adaptation. L'homme tente au mieux d'interpréter les lois de la nature en établissant des liens de causalité entre les phénomènes. Cette domestication des lois de la nature ouvre une nouvelle ère : la pensée philosophique, ensuite scientifique.

Et comme dans une division parfaite, la Loi Suprême qui fait mouvoir toutes les autres lois de l'univers rétribue à chaque groupe des lois secondaires, aux noirs les pharaons d'Egypte portent leur résolution, aux arabes la Mésopotamie apporte leur première contribution, aux peuples jaunes les chinois portent leur voie et aux hommes blancs la Grèce apporte leur conception.

Les égyptiens font de l'observation du ciel leur spécialité, élaborent un calendrier consignant avec précision les mouvements cosmiques. Le traité du scribe Ahmose (1607-1566) avant J-C établit un ensemble de tables mathématiques et de procédures pratiques concernant l'addition, la soustraction, la division, en plus les savants égyptiens introduisent la règle des "3-4-5" pour tracer des angles droits pour les besoins des constructions des Pyramides, qui constituent jusqu'à nos jours des énigmes, avec le disque comme instrument principal. Elle inaugure l'ère de la géométrie. Au même moment un autre savant égyptien développe une connaissance approfondie de l'anatomie grâce à la pratique de l'embaumement, jetant ainsi les bases de la biologie.

Quant aux chinois deux grandes philosophies expliquent leur compréhension du monde : le confucianisme et le taoïsme. Le premier se préoccupe surtout de l'ordre social tandis que le second est orienté vers l'épanouissement personnel. L'apport chinois pour l'édification de la science universelle est donc accès sur les sciences de la Terre, telle que la cartographie, la météorologie, la minéralogie ou l'étude des marées. Comme leurs homologues égyptiens, les savants chinois connaissaient parfaitement le cycle de l'eau et la mesure des perturbations sismiques. En physique, en chimie comme dans la biologie les découvertes chinoises font le tour du monde bien avant le siècle des Lumières.

Mais c'est la Mésopotamie qui inaugure l'ère du savoir conceptuel en utilisant des symboles phonétiques dont la combinaison forme les syllabes. Véritable révolution dans le développement de l'esprit humain cette symbolisation nous fait entrer dans le monde de la rationalité et du savoir, ainsi en détachant la parole de la représentation des choses, ce système ouvre la voie à la communication conceptuelle à côté des sons et images de l'univers. Cette symbolisation fera des arabes d'excellents orateurs. Par l'échange et le commerce cet alphabet fera le tour du monde et jusqu'en Grèce.

En fin c'est cette même Grèce qui va recevoir le flambeau et poser la dernière pierre de l'édifice scientifique universelle de cette époque pré-moderne.

Ce développement fulgurant des idées est la plus invraisemblable des développements, qualifiée de "miracle Grec" par Trinh Xuan Thuan [1], elle va durer plus de huit siècles. Par le questionnement ces savants établissent un principe qui aboutit par l'expérience à rendre accessible à la pensée humaine tous les phénomènes. Par la science des terres de l'Egypte pharaonique et chinoise, de la science des symboles des arabes et des scribes égyptiens, de la biologie humaine, végétale et animale de l'Egypte et des Chinois, l'idéalisme grec en fait une harmonie universelle au primat de la philosophie, la mère de la Science moderne.

C'est la suprématie de la philosophie : ou l'époque de la science théorique des premiers principes et des premières causes. De Platon (427-547 avant J-C) avec sa représentation d'un monde doté d'une âme raisonnable, aux héritiers : Cicéron (106-47 avant J-C) chez qui le monde est un être animé, doué de conscience, d'intelligence et de raison, et Aristote (384-322 avant J-C) lequel ajoute que la perfection se situe au niveau de l'organisation globale, la philosophie s'intronise comme la science suprême. Cicéron dira "Platon le premier, fit descendre la philosophie du ciel, l'introduit non seulement dans les villes mais jusque dans les maisons, la força à régler la vie, les moeurs, les biens et les maux" (Passet, p.48). De la découle le caractère divin du Cosmos, Dieu est l'ordre du monde.

Le déploiement de la pensée grecque se renforce et le tournant décisif est pris au Ve siècle avant Jésus-Christ : c'est le siècle de Périclès [2] (495-429) qui marque l'apogée de la démocratie athénienne. Pour l'historien Thucydide la plus belle définition de la démocratie est donnée par Périclès "l'Etat démocratique doit s'appliquer à servir le plus grand nombre, procurer l'égalité de tous devant la loi, faire découler la liberté des citoyens de la liberté publique. Il doit venir en aide à la faiblesse et appeler au premier rang le mérite. L'harmonieux équilibre entre l'intérêt de l'Etat et les intérêts des individus qui la composent assure l'essor politique, économique, intellectuel, et artistique de la cité, en protégeant l'Etat contre l'égoïsme individuel et l'individu grâce à la Constitution contre l'arbitraire de l'Etat."

La raison triomphe et le mot Logos désigne l'organisation merveilleuse par laquelle elle accomplit ses fonctions : observer, analyser, interpréter de façon logique. C'est ce saut sur la raison qui caractérise la pensée grecque, marquée cependant par la diversité et le conflit des méthodes et approches. De cette diversité nait le mouvement de la spécialisation, la philosophie commence à céder le pas devant les sciences exactes comme les sciences de l'ingénierie et le philosophe perd son privilège devant l'ingénieur. Cette période de recul de la philosophie coïncide avec le déclin du rayonnement grec et le flambeau sera repris par les arabes d'abord, s'en suivent le triomphe chrétien et enfin celui du Prince.

Les arabes reprennent le flambeau et sauvent l'héritage grec et cette période est marquée par la politique éclairée des califes [3] qui ont fondé leurs action sur la noble mission du Prophète d'Allah Mohammed (PSL) et pour bien comprendre leurs exploits attardons nous sur l'action du sceau des prophètes, Mohammed :

Lamartine, pour nous faire connaître Mohammed, utilise le raisonnement occidental et fait appel à des notions comme la logique, la mécanique et dit : "si la force de projection est en mécanique la mesure exacte de la force d'impulsion, l'action est de même en histoire la mesure de la force d'impulsion. Une pensée qui porte si haut, si longtemps est une pensée bien forte, pour être si forte, il faut qu'elle ait été bien sincère et bien convaincue", il conclut sur une note rationnelle "Si la splendeur du dessein, la petitesse des moyens, l'immensité des résultats sont les trois mesures du génie de l'homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l'histoire moderne à Mohamed" (Lamartine 1854, page 13-15).

Ainsi l'action fondement de notre existence doit être sincère pour qu'elle puisse être durablement répartie dans tous les domaines de la vie ; politique, économique, militaire, social et environnemental. Cette action depuis l'apparition du premier homme sur terre, jusqu'à aujourd'hui, est à la recherche d'un universel, guidée par la question du juste, du meilleur, et du légitime. C'est dans ce contexte que je replace les propos de Lamartine et non dans un contexte de confrontation entre religions ou entre croyants et non croyants.

Certainement ce sont les mêmes motivations qui ont amené l'auteur de "Les 100 : classement des personnes les plus influentes de l'histoire", Michael H Hart, en 1978 puis en 1992, de faire du prophète de l'Islam, Muhammed, comme la personnalité la plus influente de l'humanité. L'auteur justifie son choix à la fois sur le plan religieux et laïque : "My choise of Mohammed to lead the list of the world's most influential persons may surprise some readers and may be questionned by others, but he was the only man in history who was supremely successful on both the religion and the secular level".

"Certains lecteurs seront peut-être étonnés de me voir placer Mohammed en tête de la personnalité ayant le plus exercé d'influence en ce monde et d'autres contesteront probablement mon choix. Cependant Mohammed est le seul homme au monde qui ait réussi par excellence sur les plans religieux et séculier".

Théologien, philosophe, professeur, stratège, chef d'Etat, économiste, il fonda un puissant Etat islamique sur les terres de Médine [4]

et enseigne le "Makkarimal Akhlah", c'est-à-dire des valeurs cardinales qui doivent fonder toutes nos actions. Dans le "modèle Mohammadien", toute organisation, toute relation (Homme-Homme, Homme-Nature, Homme-Dieu) est gouvernée par le Makkarimal Akhlah.



Figure 2 : Modèle Mohammadien, Ndiaye, A. 2016


De ce modèle les héritiers de Mohammed, les Califes et les penseurs musulmans en ont tirés trois modèles économiques :
  • le premier courant s'appuie sur Dieu pour justifier l'accumulation des richesses comme finalités humaines (Ibn Muqafah, 720-756, Jabir 776-868)

  • le deuxième courant affirme la nécessité de subordonner la loi économique à la morale (Abu Ali Miskawayh 932-1030)

  • et enfin le troisième courant juge les mécanismes marchands à la lumière de la volonté divine (Ghazali 1058-1111, Ali Al Mawardi 974-1058).
Des querelles de succession d'une part et des guerres idéologiques d'autre part ont affaibli l'Etat musulman et les attaques extérieures signèrent définitivement son déclin.

C'est ainsi que l'Eglise s'empare du flambeau et la cloche et la croix rythment la vie politique, économique, culturelle et sociale dans les quatre coins du monde. Les règles de l'économie se définissent à travers les valeurs chrétiennes. Parallèlement, le mouvement de spécialisation de la science se concrétise et les inventions et découvertes scientifiques semblent bousculer le langage divin. L'esprit se libère petit à petit de l'église, l'être humain change de loupe. Ainsi nous passons d'une représentation économique de l'univers basée sur une vision organique à celle basée sur une vision mécanique. L'homme cherche à rétablir l'équilibre social et l'équilibre économique qui étaient tous sous l'emprise de la religion. Et de la volonté divine comme principe de base de la vie économique nous arrivons à la volonté individuelle comme principe de base de l'organisation économique. L'église en générale est discréditée par la percée des scientifiques au profit du prince. L'union de la science avec le prince renforce les pouvoirs économiques et militaires du dernier et confère protection et crédibilité au premier. Une nouvelle ère s'annonce : "la science désormais va pouvoir s'émanciper et se laïciser en se consacrant au décryptage des lois que Dieu a inscrites dans le monde au moment de la création" (R.Passet. 2010, p.100)

Seul à bord et subordonné par le prince, la science invente une autre humanité qui n'a pas reçu la révélation. Toujours récupérateur premier des dividendes scientifiques, sous son impulsion, le prince fait entreprendre de grandes aventures maritimes qui bouleverseront l'équilibre économique donc politique et militaire du monde. L'argent n'est plus un simple moyen d'échange avec la marchandise, mais c'est cette dernière qui devient l'intermédiaire par lequel se multiplie l'argent. (Cette conception du XIVe siècle sur l'argent est devenue une valeur universelle forte : en langue wolof on dit Khaliss moy aandi khaliss ; traduite littéralement en français, cette expression signifie : c'est l'argent qui crée l'argent). Le monde a un nouveau "Dieu" l'argent et son "prophète" choisi est l'or. Ces mutations ouvrent une nouvelle période : celle de la Renaissance, c'est le début de l'époque énergétique ; qui vient renforcer la vision mécanique de la représentation économique de l'univers. Deux entreprises, si indissolublement fusionnées, le progrès scientifique et le progrès technologique, laissent supposer une continuation indéfinie de leur mouvement à l'avenir occasionnant le bouleversement des communications humaines et des données du jeu économique.

L'une des implications de cette entreprise est la première révolution industrielle en Grande-Bretagne avec l'invention de la machine à vapeur. En 1804, la circulation d'une machine qui porte en elle sa propre force motrice, la locomotive, modifie en profondeur les conditions de la vie sociale. Des autodidactes comme Thomas Newcomen, James Watt, Samuel Compton ou Richard Arkwright transforment des connaissances déjà connues depuis l'antiquité en pratiques technologiques et c'est le début de l'ouverture des laboratoires de recherche universitaires à la société. La deuxième implication de cette révolution industrielle est l'invention de l'électricité, à la fin du XIXe siècle. Ainsi en 1881 au Congrès de l'électricité, le chimiste Jean Batiste Dumas dira : "la science et l'industrie se sont emparées depuis longtemps des forces que l'air et les eaux mettent à leur disposition. Reste un dernier effort à accomplir ; il fallait saisir entre les mains du maître des dieux la foudre même et la plier aux besoins de l'humanité, c'est cet effort que le XIXe vient d'accomplir. Le XIXe sera le siècle de l'électricité".

Ce congrès a sans doute jeté les premières bases pour un mode d'articulation des sciences après une longue période de spécialisation. Dans le cadre d'une quête inlassable d'un développement technologique, la pluridisciplinarité est le premier carrefour entre les disciplines. On peut ainsi dire que la chimie, le moteur à explosion, le télégraphe, le téléphone, la radio, la télévision n'ont pas pu se développer et surtout s'interconnecter que grâce à l'électricité et la méthode pluridisciplinaire. Mais c'est l'émergence du pétrole dans la satisfaction des besoins humains qui va créer la "révolution des révolutions", et un monde mécanique, tirant ses forces motrices des énergies froides (l'eau, le vent et.) donc renouvelables, s'efface. Un autre le remplace, sous l'animation exponentielle des énergies chaudes du feu. C'est l'avènement de la révolution énergétique, avec ses mutations technologiques, sociopolitiques et géologiques. Désormais le prince a un "super maître" le marché. Solidement organisé sous forme d'univers caractérisé par l'importance des unités, des groupes, monopoles et oligopoles, confrontés à une force de travail, elle-même sous le joug de puissants syndicats et dans lequel l'Etat ne joue qu'un rôle d'arbitre et de protection sociale. C'est l'époque des "destructions", le désordre dicte sa loi à l'ordre, la puissance enterre les valeurs, la réversibilité du temps fait place à l'irréversibilité, la prévision par l'imprévision, la certitude par l'ambivalence et l'incertitude et pourtant la production reste le maître- mot de la préoccupation des humains. Parallèlement, l'introduction de la finance dans le système productif a renversé les finalités de l'économie et la satisfaction des besoins n'est plus que le moyen de maximiser la rentabilité du capital financer. Il s'agit pour les néolibéraux de transformer les individus en acheteurs qui n'ont pas besoin de ce qu'ils désirent et ne désirent pas ce dont ils ont besoin, cette étape suprême du capitalisme sera confié à une autre entreprise dévastatrice binôme : les médias et la publicité. Michael Lôwy s'interroge ainsi sur l'Etat publicitaire, le Léviathan-pub, avec son budget astronomique : "Il nous abreuve, nous inonde, de sa production. Il occupe les rues, les routes, les paysages, les aires (...), il a mis sous sa coupe la presse, le cinéma, la télévision, la radio. Il pollué le sport, la chanson, la politique, les arts..." (Lôwy, 2011, p.145)

Pour Serge Latouche, "les structures de communication et d'information transnationales propagent et reproduisent les modes de comportement et de consommation des sociétés centres" (Latouche, 2012, p.55). Et à mesure que le temps passe et que les communautés du Nord comme celles du Sud atteignent un stade de développement économique avancé, la main d'oeuvre agricole tend à décroître par rapport à la main-d'oeuvre industrielle qui, elle-même, tend à décroître par rapport aux effectifs employés dans le secteur des services. En plus grâce à l'appareil productif, puisant tous ses besoins des gisements de pétrole et de charbon, la puissance des flux (la vigueur du vent, la force de l'eau, etc.) ne limitent plus les activités humaines qui accèdent alors à l'autonomie de leurs rythmes. La rencontre entre l'appareil productif et l'information inaugure l'ère de l'immatérielle, où la toile tisse un réseau qui s'étend à l'échelle planétaire. Dans cette nouvelle configuration du monde, la globalisation ou mondialisation fait tourner l'ordinateur et le libre-échange à de très grandes vitesses.

Dans cette nouvelle organisation de la vie économique, la virtualité devient le nouveau réel dans lequel baigne la société. Ainsi, la communication en "temps réel" dissout l'espace et le temps et leur substitue la logique des réseaux informationnels. Cette quatrième et ultime phase de la conception économique de l'univers par l'homme, ne considère plus le temps comme un ordre successif des choses, ni comme le réceptacle linéaire et immuable à l'intérieur duquel s'alignaient les évènements, ici nous vivons un temps comprimé, flexibilisé et désarticulé, le temps linéaire disparait. Le mouvement de la mondialisation s'accélère avec son corolaire le néolibéralisme qui s'érige en véritable "religion du monde" avec ses "messagers" : Friedrich Hayek et Milton Friedmann et qui auront comme apôtres Ronald Reagan et Margaret Thatcher et dont leurs "écrits sacrés" sont paraphés dans un document appelé le "consensus de Washington" [5]. Son objectif suprême, est la performance financière justifiant ainsi tous les sacrifices humains : flexibilité des salaires et de l'emploi, régression de la protection sociale, faisant ainsi enterrer les repères éthiques.

Les conséquences de ces mutations économiques, technologiques sont énormes : le repliement de la sphère financière sur sa propre logique, son hypertrophie et sa déconnexion par rapport à l'économie réelle, son renforcement et sa capacité à imposer cette logique à tous les niveaux de la vie économique. Ils s'en suivent des déséquilibres mondiaux comme la décomposition sociale et la surexploitation de la nature des ressources en imposant des rythmes qui n'ont rien à voir avec ceux des grands cycles de la nature. Pour la première fois et malgré les progrès innombrables réalisés par la puissante entreprise de la techno-science et de l'économie financière, l'homme s'étonne et lance un cri de détresse face à la menace qui pèse sur notre environnement. Ainsi apparaît le débat sur le dépassement des capacités de charge de la biosphère : c'est "l'âge des limites", et des heurtoirs pour notre super TGV, le modèle néolibéral qui entre en gare. Le développement dans toutes ses composantes, dans cette atmosphère d'égarement, s'appuie sur la boussole pour une nouvelle orientation : c'est l'avènement du développement durable.

L'apparition de la question d'un autre modèle économique ou l'avènement d'un développement à visage humain et durable, coïncide avec une période de prise de conscience collective même si les préoccupations que l'on va attribuer à ce nouveau concept de développement durable lui sont antérieures. Déjà en 1956, puis en 1966, deux éminentes personnalités du Nord, respectivement, Bertrand de Jouvenel et Kenneth Boulding, avaient tiré la sonnette d'alarme sur les méfaits du modèle libéral. Le premier avait mis l'accent sur l'impact de la croissance économique sur les régulations de la nature tandis que les travaux du second étaient tournés vers les limites et la finitude de notre planète en le comparant à un vaisseau spatial dont les ressources limitées, doivent être rationnellement gérées. Entre les dates, en 1962, la biologiste américaine, Rachel Carson, "chante" la nature et dénonce l'emprise de la technique sur l'environnement dans son livre intitulé le Printemps Silencieux (Silent Spring). Ciblant ses attaques sur l'industrie chimique et ses dérivés les pesticides qu'elle qualifie de "biocides", ces travaux constituent le premier manifeste de l'écologie occidentale.

Depuis lors la "mélodie environnementale" perturbe le bruit univoque de l'appareil productif du modèle néolibéral, en choeur ou en solo, ces artistes rebelles nous exposent à travers leurs rapports ou productions la gravité de la crise écologiste et le mauvais état de la planète. Le premier concert de ce genre fut organisé par le Club de Rome, en 1972 et publie "Halte à la croissance", ce "livre des limites" selon l'expression d'Armand Petitjean, nous a prévenus que la poursuite indéfinie de la croissance était incompatible avec les "limites" de la planète. La catastrophe qui tonne au coeur du rapport est bien existante et se confirme par, ce que les spécialistes appellent la sixième extinction des espèces. Dans les deux rapports qui suivent, l'histoire de cette catastrophe annoncée a été bien écrite par l'équipe de Meadows. Bien sûr, on peut être sceptique sur certains travaux de futurologie mais ceux-là ont le mérite d'être infiniment plus sérieux et solides que les habituelles projetions sur lesquelles s'appuient les gouvernements et les instances internationales.

Mieux, la méthode utilisée par Meadows est révolutionnaire : la modélisation, celle-ci repose, en effet sur la théorie des systèmes de Jay Forester (en l'occurrence, le modèle World 3). Cette nouvelle démarche scientifique présente deux aspects qui renforcent leur crédibilité : l'interdépendance des variables et les boucles de rétroactions. Or, selon le dernier rapport, tous les scénarios, sauf celui reposant sur une foi proprement "cornucopienne" [6], qui ne remettent pas en cause les fondements de la société de croissance aboutissent à l'effondrement (The collapse). Meadows et son équipe situent le premier, vers 2030 du fait de la crise des ressources non renouvelables, vers 2040 pour le deuxième, du fait de la crise de l'alimentation. Les deux autres scénarios sont des variant exemptés ces trois-là et pour Latouche, "un seul est à la fois crédible et soutenable, celui de la sobriété qui correspond aux recommandations de la décroissance" (Latouche, 2012, p.82).

Aussi, en 1982, l'UINC (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), publie son premier rapport, "The world conervation strategy, living resources conservation for sustainable development", dans lequel, elle aborde deux aspects presque omniprésents dans tous les autres rapports ; la réalité de la limitation des ressources et la capacité de charge des écosystèmes, de tenir compte des besoins des générations présentes et futures. D'autres ONG spécialisées comme WWF, Greenpeace, Les Amis de la Terre, Worldwatch Institute, s'invitent au concert des alarmistes. Ces témoignages accablants se succèdent et se confirment à travers le monde et poussent le Système des Nations-Unies à se saisir (officiellement) de cette question en commanditant à leur tour des rapports : le Rapport Brandt (1980, 1982), le Rapport Palme(1982) et leur synthèse le Rapport Brundtland (1987). Si les deux premiers rapports ont abordé des questions spécifiques urgentes, respectivement les rapports Nord-Sud et les "initiatives politiques à les débloquer", et le problème de la sécurité internationale et le désarmement des puissances occidentale (guerres, conflits, rivalités militaires au Nord comme au Sud), le troisième sera celui de l'avènement du développement durable. En 1987, après avoir participé aux travaux des commissions Brand et Palme, Brundtland reçoit le mandat des Nations-Unies de proposer un modèle économique viable et soucieux des questions environnementales. "On m'a demandé de contribuer à la formulation d'un troisième appel impérieux à une action politique, ainsi, après un Programme de Survie et Common Crisis de Brandt et après Common Security de Palme viendrait Notre Avenir à Tous" (Avant-Propos de la Présidente, 1987). Ainsi dans son rapport "Our Common Future", Brundtland et son équipe définissaient le développement durable comme "un développement qui répond aux besoins des générations présentes, sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs". Deux tendances s'approprient cette définition : l'école de la durabilité forte et celle de la durabilité faible.



Figure 3 : Les piliers traditionnels du développement durable (source : images.google.fr)

La popularité et le succès du rapport Brundtland résident dans le caractère englobant des problèmes soulevés : "la crise environnementale, la crise du développement socio-économique et la crise énergétique", d'une part et d'autre part leur interdépendance. Cependant les deux concepts qui sont inhérents à la conception de Brundtland : le concept de besoins et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d'accorder la plus grande priorité, et l'idée des limitations que l'état de la technique et l'organisation du modèle occidental impose sur la capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels et futurs ne sont pas nouveaux. Ainsi pour rendre le concept plus "attrayant" donc plus global, la culture et la gouvernance viennent s'ajouter aux trois piliers traditionnels l'économie, l'écologie et le social.



Figure 4 : Les cinq piliers du Développement durable (Diemer, 2016)


Plus récemment, aux Etats-Unis, 22 biologistes, en majorités, américains dénoncent les dangers des produits chimiques dans la Déclaration de Wingspread en 1991. En France sous l'instigation du professeur Belpomme, est lancée la Déclaration de Paris en 2003 pour alerter sur les dangers sanitaires engendrés par la croissance économique. Au Japon, en 2005, sous l'égide des Nations-Unis, 1360 spécialistes de 95 pays publient leurs travaux, le "Millennium Assessement Report, Living Beyond Our Means : Natural Assets and Human Well-Being", dans lequel, ils démontrent que l'activité humaine abuse des capacités de régénération des écosystèmes au point de compromettre les objectifs économiques, sociaux et sanitaires fixés par la communauté internationale pour 2015.

Plus de vingt ans après sa mise en scène à la Conférence de Rio (1992), le concept de développement durable n'a pas encore pu soigner les maux de notre société. Cet "oxymore" est pour beaucoup de penseurs, un bricolage conceptuel visant à changer les mots à défaut de changer les choses. C'est un vaste projet de leurres et de lieurs, le "global grennwashing" de l'ONU pour éviter le terme dérangeant d'écodéveloppement de Maurice Strong et d'Ignacy Sachs. Ainsi les Agenda 21, fruits de cette conspiration mondiale, sont abandonnés au bon vouloir des ONG et au sponsoring des firmes internationales et la solution des problèmes de pollution sont confiée aux forces du marché. Donc rien de nouveau sinon une plus grande ouverture des marchés du Sud aux multinationales, une plus forte dépendance de ces pays du Sud aux bailleurs de fonds qui eux-mêmes, ont signé un "pacte de non-agression" avec le puissant "Etat" virtuel de la finance. Véritable "cercle vicieux", tuant toutes velléités de rebellions, c'est dans ce contexte que Serge Latouche parle du développement durable comme un piège : "le problème avec le développement soutenable n'est pas tant avec le mot "soutenable" qui est plutôt une belle expression qu'avec le concept développement qui est carrément un "mot toxique" (Latouche, 2004, p.56).

De la Conférence de Rio en 1972 sur l'environnement et le développement au Sommet de Johannesburg en 2002 (où l'environnement est désormais évacué du discours), le projet planétaire du développement durable s'est résolument affirmé. Le Conseil économique et social de l'ONU, a pris en charge ce projet politico-économique mondial, porté sur la vague de la globalisation. À son tour, le conseil a mandaté l'Unesco d'adopter leur rejeton prodige (une éducation au développement durable) et de renier l'enfant "bâtard" issu de l'union prématurée entre l'économie et l'environnement (l'éducation relative à l'environnement). Le mot d'ordre est donné à tous les pays de se doter d'une stratégie nationale de développement durable, une telle stratégie interpelle à son tour toutes les instances de gouvernance, en particulier les ministres de l'environnement et de l'éducation. En plus, le conseil a mandaté l'Unesco pour coordonner les activités de la Décennie des Nations Unies de l'éducation pour le développement durable (DEDD; 2005-2014), pour stimuler les opérations de réformes de tous les systèmes d'éducation du monde, visant à réorienter les curriculums vers la promotion du développement durable Cette éducation elle est définit dans la résolution 57/254 des Nations-Unies de décembre 2002 : "Il importe dans l'intérêt des sociétés actuelles et futures, de repenser et de revisiter l'enseignement de l'école maternelle jusqu'à l'université pour y intégrer davantage de principes, de connaissances de compétences, de modes de pensées et de valeurs à l'appui de la durabilité dans chacun des trois domaines: social, économique et environnemental. Il conviendrait, pour ce faire d'adopter une approche holistique et interdisciplinaire qui implique la société dans un ensemble, mais dont la mise en oeuvre sur le plan national soit localement pertinente et culturellement appropriée" (Unesco, rapport de la DEDD 2002). Ainsi l'EDD se positionne comme un enjeu de société et s'appuie sur les représentations du développement durable (nous aborderons en détail toutes les grandes conférences dans la première partie).



Figure 5 : Typologie de l'EDD (adaptée de Diemer, 2016


En définitive, appréhender l'Education au éveloppement durable sous l'angle des représentations nous oriente ainsi sur les "éducations à". "Eduquer à" signifie donc diffuser des connaissances mais aussi des valeurs, c'est promouvoir des comportements comme par exemple les éco-gestes, développer des compétences pour participer activement et de façon respnsable à la prévention et la solution des problèmes de la communauté. Dans ce contexte, les élèves posent des questions, relient le sujet à l'actualité, interpellent plus facilement l'enseignant et n'hésitent pas à donner leur avis, ils deviennent alors co-inventeur de savoir ou co-concepteur de connaissance.

C'est pourquoi ces "éducation à" ou l'Education au développement durable, comme le développement durable se projettent dans les echelles spatio-temporelles, c'est dans ce contexte qu'il faut replacer le terme de processus comme l'identification du réseau des phénomènes observables lorsque l'on travaille sur les trajectoires des sociétés. Comprendre la dynamique des organisations humaines c'est analyser un processus à travers des concepts clés du développement durable comme le changement, le patrimonialisation et le progrès.


Abdourakhmane Ndiaye, 24/09/2016



Notes :
    1 - Trinh Xuan Thuan : astrophysicien et écrivain viétnamo-américain d'expression française. En 2004, il découvre à l'aide du télescope spatiale Hubble, la plus jeune galaxie connue à ce jour I ZURICKU 18.

    2 Le siècle de Périclès : les historiens appellent le Ve siècle avant J.C en Grèce « le siècle de Périclès », en référence au célèbre homme politique et militaire qui fut plus de trente fois stratège d'Athènes. A cette période, Athènes était considérée comme la capitale intellectuelle, artistique et politique du monde occidental.

    3 - Les Califs : ils succédèrent le Prophète Muhammad à la tête de la communauté musulmane, les plus célèbres furent : Abu Bakr As-Siddiq, Omar ibn-al-Khattab, Uthman ben Affân et Ali ibn Abi Taleb.

    4 - En 622, Muhammad rompt avec un modèle sociétal établit sur les liens sanguins (organisation clanique) vers un modèle de communauté de destin fondé sur la croyance. Ainsi il migre (Hégire) de sa Mecque natale vers Médine(Yatrib) : c'est le début de l'ère musulmane.

    5 - Le Consensus de Washington : désigne un accord tacite du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale (BM) qui n'accordent des aides financières aux pays en développement qu'à condition que ceux-ci réduisent l'intervention de l'Etat dans la politique de développement économique. Il reprend les idées présentées en 1989 sous forme d'un article par l'économiste John Williamson.

    6 - Un cornucopien est un futurologue qui estime que les innovations technologiques permettront de à l'humanité de subvenir à ses besoins matériels, eux-mêmes considérés comme source de progrès et de développement.

Bibliographie :
  • Carson Rachel. (1962), Silent spring

  • Diermer A., Marquat C. (2014), Education au développement durable, Enjeux et controverses, de Boeck

  • Déclaration de Paris (2003),

  • Déclaration de winspreade (1991)

  • Heart Michael. (1978, 1992), Les 100, classement des personnes les plus influentes de l'histoire

  • Lamartine A. (1854), la vie du prophète Mouhamed

  • Latouche S. (2004), Survivre au développement, Edition Mille et Une nuits, Fayard

  • Latouche S. (2012), L'Age des limites, Edition Mille et Une nuits, Fayard

  • Millenium Assessement Report

  • Passet R. () Les grandes représentations du monde et de l'économie à travers l'histoire

  • Rapport Meadows (1972), Halte à la croissance

  • Rapport Brandt, (1982-1983) Un Programme de survie

  • Rapport Palme, (1983), Our Common crisis

  • Rapport Brundtland, (1987), Our Common Future

  • Rapport Unesco (2002), Décennie des Nations-Unies pour une éducation au développement durable (2005-2014)

  • Rapport Unesco (2015), "Millenium Assessement Report Living beyond our means, Natural Assets and Human Well-Being "

  • Rapport UINC (1982), "the world conervation strategy, living resources conservation for sustainable development",


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