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Le "Consensus de Washington" :
un marché de dupe



Le "Consensus de Washington" désigne un accord tacite du "Fonds Monétaire International" (FMI) et de la "Banque mondiale" (BM) qui n'accordent des aides financières aux pays en développement qu'à la condition que ceux-ci réduisent l'intervention de l'Etat dans la politique de développement économique.

En effet, pour ces institutions internationales, le développement ne peut s'opérer que dans le cadre d'échanges marchands de nature privée et qui plus est dans un marché mondial libéralisé, c'est-à-dire sans entrave.

Ce dogme, élaboré par les économistes et les monétaristes du néolibéralisme, a été normalisé en 1989 sous le nom du "Consensus de Washington" :
  • réductions des barrières douanières pour les produits exportés par les pays riches, mais maintien, dans l'autre sens, de la politique de subventions agricoles par ces mêmes pays. Voir l'article : "Les conséquences de la Politique Agricole Commune".

  • libéralisation des marchés financiers dans des délais très rapides, favorisant les investisseurs étrangers et permettant à la frange la plus riche de la population des pays en développement de faire sortir plus rapidement leurs capitaux.

  • privatisations qui ont mis en place, avec la complicité des gouvernements locaux ou étrangers, des monopoles privés appartenant à de grands groupes internationaux.

L'objectif réel du "Consensus de Washington" n'était pas, comme on vient de le voir, le développement économique des pays pauvres, mais la constitution d'un marché mondial, terrain de jeu favori d'un capitalisme financier tout puissant.

Les dégâts occasionnés par cette politique dans les pays pauvres, notamment en Afrique, sont maintenant largement reconnus. Les inégalités ont fortement progressé, tandis que régressaient les protections sociales, l'éducation et même l'espérance de vie. En suivant de manière appliquée les recommandations de la "Banque Mondiale", les pays africains ont mis en oeuvre des restrictions budgétaires qui ont eu des effets immédiats de récession et ont compromis leur développement futur à cause des réductions de dépenses de santé et d'éducation.

Face aux critiques apparues dans les années 1990, le "Consensus de Washington" a été transformé, en apparence seulement, pour devenir plus présentable sous le terme de "Bonne gouvernance". Mais le fond néolibéral reste le même, subordonnant toute société au marché, et remettant en cause les services publics et la protection sociale.



Pierre Tourev, 13/10/2006



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