
La citation du mois (Historique) "Idolâtrie. Phénomène païen qui accompagne le décès des papes." Jean-François Kahn |
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Appel aux militants et sympathisants de gauche
pour des primaires ouvertes aux élections de 2017
L'élection présidentielle de 2002 en a été le premier signe annonciateur, les élections locales de 2015 l'ont confirmé. La France politique est sortie du bipartisme où elle se trouvait depuis près de 35 ans, depuis l'effondrement du parti centriste (UDF) et du Parti communiste. Le Front national rivalise maintenant, dans les urnes, avec le parti de la droite traditionnelle (RPR, UMP puis Républicains) ainsi qu'avec le Parti socialiste voire les dépasse.
Or le système électoral français, conçu pour donner une majorité stable et franche, n'admet pas la proportionnelle pure. Lorsqu'elle existe (élections municipales, régionales), elle est toujours partielle avec une large prime au vainqueur.
L'élection présidentielle, scrutin universel direct à deux tours où seuls deux candidats peuvent se maintenir au second tour, est rédhibitoire pour les courants politiques éparpillés. Pour la gauche, le danger d'être éliminée au soir du premier tour est très fort si elle se présente devant les électeurs en ordre dispersé. Jacques Chirac en a bénéficié le 21 avril 2002.
Pour 2017, François Hollande semble vouloir se représenter, directement, sans primaire élargie à l'ensemble de la gauche primaire, ni même au sein du PS. Or, une hypothétique et timide inversion de la courbe du chômage ne lui donnera aucune légitimité dans l'électorat de gauche, pour ne pas avoir respecté les promesses sur lesquelles il a été élu. S'il se représente ainsi, il est certain que plusieurs autres formations de gauche auront leurs propres candidats.
Quant aux élections législatives, scrutins uninominaux majoritaires à deux tours par circonscription, elles ne permettent à un candidat d'être présent au second tour en troisième ou quatrième position que s'il a obtenu 12,5 % des électeurs inscrits, ce qui, compte tenu du taux d'abstention qui a tendance à croître, peut facilement faire remonter le seuil à 20 ou 25% des votants. Là aussi, une dispersion des voix de gauche, dans une période où le Parti socialiste est usé par cinq années de pouvoir et de renoncement aux valeurs pour lesquelles ses députés ont été élus, risque d'entraîner une forte augmentation du nombre de duels Républicains / FN en 2017.
La débâcle électorale de la gauche semble se profiler en 2017 à cause du tripartisme qui s'installe en France. Pour l'éviter, la seule solution me paraît être de fédérer toute les forces de gauche autour d'un candidat commun avant le premier tour des deux élections, à savoir l'élection présidentielle et les élections législatives qui la suivent. Ce rassemblement à gauche devra se faire par des élections primaires, à la fois pour la présidentielle et les législatives, ouvertes à toute la gauche, du centre gauche à la gauche de la gauche. Pour que ce rassemblement fonctionne, il faut bien évidemment que les principaux partis y participent et jouent le jeu: Parti radical de gauche, Parti Socialiste, Europe-Ecologie-Les verts, Ecologistes !, Nouvelle donne, Parti communiste, Parti de gauche, autres composantes du Front de gauche, et pourquoi pas le NPA et les autres petits partis encore plus à gauche.
Ces élections primaires, ouvertes (où ce sont les sympathisants qui peuvent voter, sans condition d'appartenance, moyennant une somme symbolique) permettraient, en deux tours, de désigner à la fois le candidat à l'élection présidentielle et celui de chacune des circonscriptions législatives. Les partis ayant participé à cette élection primaire accepteraient de ne présenter ou soutenir aucun autre candidat qui celui qui a été désigné, et, en contrepartie, les candidats désignés s'engageraient à prendre en compte dans leur programme des préoccupations autres celles de leur programme initial et qui se seraient dégagées comme un souhait fort de l'électorat lors des primaires.
J'appelle donc tous les militants et sympathisants de gauche à faire pression au sein de leur parti politique respectif, auprès des dirigeants politiques ou auprès d'élus de gauche pour que des élections primaires ouvertes à toute la gauche aient lieu en 2016 en vue de l'élection présidentielle et des élections législatives de 2017.
Pierre Tourev, 08/01/2016
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