Présentation de l'éditeur
Karl Kraus (1874-1936) a publié à Vienne, depuis le début du mois d'avril 1899 jusqu'en février 1936, une revue satirique intitulée Die Fackel (Le Flambeau), dont il était au départ seulement l'éditeur-responsable et dont il est devenu à partir de 1912 le seul auteur. Pendant toutes ces années, les satires et les polémiques, parfois féroces, de Kraus ont visé essentiellement la presse, qu'il considérait comme responsable de la corruption en Autriche. A ses yeux, la presse, en particulier libérale, n'est qu'un auxiliaire dévoué et indispensable dans le système du marché universel qui est en train de s'instaurer. Et la corruption du langage, à laquelle elle contribue de façon essentielle, est indissolublement liée à la corruption morale elle-même, dont elle constitue le symbole par excellence. Il n'est pas exagéré de dire que Kraus a fourni la première critique des médias et des systèmes de communication moderne qui soit réellement à la hauteur du phénomène. Jacques Bouveresse analyse minutieusement cette critique du journalisme, pour en montrer la pertinence et la modernité.
Jacques Bouveresse, né en 1940, est un philosophe français influencé par Wittgenstein, le cercle de Vienne et la philosophie analytique. Il est partisan d'une philosophie rationaliste voire satirique. Il est aussi connu pour des ouvrages critiques sur ce qu'il considère comme des impostures scientifiques et intellectuelles et sur la presse qui a asservi la philosophie en produisant un journalisme philosophique sensationnel. Jacques Bouveresse est aujourd'hui professeur au Collège de France où il occupe la chaire de philosophie du langage et de la connaissance.
(*) Le prix est indicatif. Il a été relevé à un instant donné et peut varier dans le temps ou selon les rééditions. A confirmer auprès de votre distributeur habituel.
|