1.pour qu'une r-évolution soit pérenne et profondément juste, il faudrait que les r-évolutionnaires soient "éclairés".
Dans l'environnement actuel, (comme disent Pierre Tourev et ness : du pain et des jeux), le sens critique constructif et la conscience politique sont réduits à se divertir et à glisser de temps en temps une enveloppe dans une urne dont la couleur change au gré des états d'âmes générés par une pavlovisation plus ou moins efficace faite par des communicants politiques professionnels eux-mêmes financés par de gentils mécènes totalement désintéressés (= 2nd degré :)) ...
A une époque ce rôle était tenu par:
- a. les religions, puis
- b. remplacé par les médias + les divertissements, et enfin
- c. la prise de conscience récente des dérives de cet abrutissement de masse (subi par les classes les plus sensibles) + l'absence d'alternatives politiques/philosophiques "accessibles" (= fatalité = impossibilité de prendre en main son destin = s'en remettre à des "forces" divines supérieures. Forces qui délégitimeraient les puissants actuellement au pouvoir et dont toutes les dérives proviendraient) ont fait faire un retour en force des religions comme opium du peuple...
A mon avis, il n'y a que l'éducation populaire qui permettrait de sortir la population de cette impasse idéologique/philosophique.
Et qui permettrait surtout de la sortir de ce complexe d'infériorité face à ses représentants/dirigeants
2. Les dirigeants ne sont pas sourds!
Ils ont pour la plus part étudiés la politique ou le droit et savent exactement que le système actuel, mis à part si l'armée se retournait contre les dirigeants, ne risque absolument rien.
Aucune démonstration de force même de 100% la population n'aurait de chance d'aboutir face aux forces de l'intérieur (armées sous le contrôle du président) et de l'extérieur (polices sous le contrôle du gouvernement). Ce qui est gage de stabilité et de paix (= socle d'une société évoluée), mais pas forcément de démocratie.
Ces dirigeants ont l'exclusivité de faire les lois.
Et même s'ils ne sont que moins de 1% de la population, si les lois qu'ils écrivent et votent vont à l'encontre des autres 99%, ces derniers (les 99%) n'ont ABSOLUMENT aucun moyen (autre que des manifestations/grèves plus ou moins violentes et qui paralysent inutilement le/les pays) de s'y opposer!!!!!
Le système organisationnel dans lequel nous vivons est une véritable oeuvre d'art de broyage et de contrôle des populations.
Pour le cas de l'UE.
Ceux qui décident réellement sont :
- a. les commissaires européens nommés par les gouvernements de leurs pays respectifs +
- b. les différents conseils regroupant les chefs d'Etats et les ministres élus de chaque pays.
Il me semble que le parlement européen (élu directement par les populations) a plus ou moins un rôle de véto non contraignant vis à vis de la commission européenne.
Il me semble également que le poids des commissaires et des pays dans les divers conseils est proportionnel à leur contribution budgétaire à l'UE et donc proportionnel à leur PIB (d'où le cercle vicieux des croissances nationales et celui de l'aide financière et juridique aux multinationales européennes)
Donc quand nos dirigeants nous disent que l'UE dicte les directives et qu'ils ne peuvent rien y faire, c'est un peu nous prendre pour des poires en pleine saison de cueillette des pêches
Il en est de même pour la Banque Centrale Européenne.
Les organes de gestions sont un mixe compliqué mais qui peut être résumé par plusieurs conseil constitués par des personnes choisies parmi les président des banques centrales de chaque pays de l'Union ayant l'euro pour monnaie nationale. Le poids des votes est également liés au poids économique des pays dans l'union.
Or les directeurs des banques centrales nationales sont nommés par leurs présidents/gouvernements/parlements respectifs ...
On tourne, on tourne, mais il me semble, que le pouvoir dans l'UE est détenu principalement par les gouvernements de ses pays fondateurs ...
Ce que ces derniers nient en bloc
3. La constitution européenne n'est, n'a et probablement continuera à n'être qu'un traité commercial/financier entre 28 pays.
On a essayé de nous faire croire en l'existence d'une Citoyenneté Européenne avec le référendum de 2005.
Mais les populations n'ont pas été dupes (et ceci pour diverses raisons en fonction des sensibilités politiques : souverainistes/nationalistes = droite conservatrice/extrême droite ou anticapitalistes = gauche radicale/extrême gauche).
Au final, en 2008 la constitution européenne a été adoptées sous sa vraie forme. A savoir un traité commercial/financier de plus de 300 pages ...
Mais la conscience Citoyenne Européenne fait son bout de chemin. Notamment grâce à la crise financière de 2008 et de la société civile/alternative qui compense, sur le terrain, la perte de pouvoir des états au profit des multinationales
4. tant qu'aux niveaux nationaux nous n'aurons pas de contre-pouvoirs Citoyens discutés et mis en place par les Citoyens eux-mêmes (= éviter les détournements faits par les pros de la politique qui maintiendraient ainsi une certaine forme de gouvernance féodale)
Je suis convaincue que beaucoup reste à dire, à analyser, à échanger, à découvrir ou à apprendre mais il faut construire notre savoir collectif et notre mémoire collective de manière plus structurée et pérenne que ce que nous faisons actuellement.
Bonnes réflexions