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L'impossible équation du capitalisme


Profit, précarité, endettement, crise : l'infernal engrenage




En une trentaine d'années, le capitalisme est parvenu à affaiblir le prolétariat et le syndicalisme, à un point tel qu'il ne rencontre plus aucune résistance. Il a ainsi pu fixer les règles du jeu : toujours plus de profit, en s'appuyant sur les écarts de coûts de main d'œuvre entre les pays. Pour enjoliver la réalité, de nouveaux mots ont été mis en avant : le libéralisme qui a une connotation plus positive que le capitalisme ou encore la mondialisation dont le volet le plus sombre est la mise en concurrence déloyale des salariés pour casser 150 ans d'acquis sociaux.

Ayant les mains libres, les capitalistes, car il faut bien appeler un chat un chat, n'ont eu pour seul objectif que d'accroître leurs profits. 10%, 15%, 20% de bénéfice par an, tels sont les rendements recherchés. C'est là que le cercle vicieux s'enclenche. Ainsi, en l'absence de résistance de la part des salariés, le capitalisme a pu faire pression sur les charges de personnel au point de faire baisser de 12%(1) en vingt ans la part des salaires et cotisations dans le PIB (Produit Intérieur Brut).

Outre le développement du chômage, de la précarité et des travailleurs pauvres, cela conduit mécaniquement à un déséquilibre entre les revenus disponibles au sein des ménages et ce que les entreprises souhaitent produire et vendre pour garantir aux actionnaires les bénéfices attendus.

- Et si les ménages disposent de revenus insuffisants pour consommer ?
- Qu'à cela ne tienne ! Ils peuvent emprunter !


Ainsi, le manque de revenus des ménages est compensé par leur endettement. Mais, outre les intérêts à payer aux banques, ces dettes devront être remboursées, réduisant d'autant les revenus disponibles dans le futur. D'où une incitation à s'endetter toujours plus afin de garantir le niveau de consommation requis pour faire tourner la machine à accumuler le capital.

Mais l'endettement des ménages a une limite que la crise des "subprimes" a brutalement rappelée. Un tel système ne peut que s'effondrer, d'abord financièrement à cause des dettes "pourries", puis économiquement. En effet, les ménages insolvables ou précarisés ne pourront plus consommer suffisamment, tarissant de la sorte le carburant à l'économie.

On voit donc comment le capitalisme, par la recherche du profit à tout prix et à court terme est en train de scier la branche qui le supporte. Il est le seul responsable des crises cycliques qu'il génère et de l'accroissement de la misère.


Pierre Tourev, 08/11/2008


(1) Pour la France. Source : 19e édition du rapport "L’emploi en Europe" publié par la Commission européenne, fin novembre 2007



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