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Définition de dilemmeEtymologie : du grec ancien dilemma, composé du préfixe di-, double et de lemma, proposition. En logique, un dilemme est un raisonnement disjonctif dans lequel on part de deux prémisses qui sont des propositions incompatibles (l'une est vraie si l'autre est fausse et inversement) aboutissant toutes les deux à la même conséquence ou conclusion qui s'impose donc comme vraie. Le choix entre les deux prémisses est laissé à l'interlocuteur. Quel que soit le choix effectué par ce dernier, il arrivera à la conclusion voulue par l'initiateur du dilemme.
Or, pour savoir s'il faut philosopher, il faut philosopher ; Pour savoir s'il ne faut pas philosopher, il faut encore philosopher ; Conclusion : donc il faut philosopher." Remarque : Le vrai dilemme ne fonctionne que si les deux prémisses ne peuvent pas être fausses en même temps, notamment lorsqu'il y a d'autres options possible. On parle alors de faux dilemme. Par extension, dans le sens courant, un dilemme est l'obligation pour une personne de devoir choisir entre deux options contradictoires, aussi insatisfaisantes l'une que l'autre, ayant chacune des avantages, mais surtout de graves inconvénients.
Exemple : Dilemme du prisonnier
"Vous avez le choix entre dénoncer ou non votre complice. Si vous le dénoncez et que lui vous dénonce aussi, vous aurez tous les deux une remise de peine de deux ans. Si vous le dénoncez et que lui vous couvre, vous aurez alors une remise de peine de 6 ans, mais votre complice aura la peine maximum. Mais si vous vous couvrez l'un l'autre, vous aurez chacun une remise de peine de 3 ans." Si les deux prisonniers se couvrent mutuellement, ils s'en sortiront globalement mieux que si l'un des deux dénonce l'autre. Cependant l'un des deux prisonniers pourrait être tenté d'avoir une meilleure remise de peine en dénonçant son complice. Mais l'autre, mesurant ce risque, peut être tenté de dénoncer son complice pour ne pas avoir la peine maximale. Exemple en médecine : aide au suicide ou respect du serment d'Hippocrate. Jusqu'au XIXe siècle plusieurs philosophes, comme Thomas d'Aquin (1225-1274), Emmanuel Kant (1724-1804), John Stuart Mill (1806-1873), réfutent l'existence d'authentiques dilemmes moraux, notamment parce que, face à des choix moraux difficiles (dilemmes apparents), les règles morales doivent prescrire une et une seule action. D'autres philosophes, comme Jean Paul-Sartre (1905-1980) ou Bernard Williams (philosophe anglais, 1929-2003) estiment au contraire qu'il existe des conflits moraux insolubles. Exemple : obliger une mère à choisir entre ces deux fils celui qui aura la vie sauve, sachant que si elle ne choisit pas, ils périront tous les deux. L'adjectif dilemmatique (peu utilisé) qualifie ce qui est de la nature du dilemme. Exemple : un raisonnement dilemmatique. Publié le 18 janvier 2016
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