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Vous croyez que ça m'arrange d'être chômeuse ?

ANPE, Assedic : la vraie vie des demandeurs d'emploi

Patricia Sudolski

Ramsay - 2005



"Je contacte Bernard Maris, professeur d'économie, et aussi rédacteur en chef de Charlie Hebdo, journal de gauche qui vit sans publicité. Avec pédagogie, il tente d'expliquer les enjeux du marché à ceux qui n'y connaissent rien. Et il confirme : "Bien sûr, les financiers sont aux aguets pour les chiffres du chômage. Le chômage est un moyen commode pour faire du profit." Et il me le prouve. "Si l'on suit la courbe du chômage de masse et l'effondrement de la part du salaire dans le PIB, on voit qu'elles sont parallèles, argumente-t-il. Entre 1980 et 2003, pendant que le chômage de masse s'installait, la part du salaire dans la richesse nationale est passée de 77 à 68%." Il calcule : "çà nous fait une chute de 8%. Sur un PIB de 1 500 milliards d'euros, c'est 120 milliards de moins. Soit deux fois le déficit de l'Education nationale."
Mais cet argent n'est pas perdu pour tout le monde. "Il se retrouve dans la poche du rentier et dans l'investissement mécanisé. Le chômage fait pression sur les salaires. L'argent économisé sur les salaires permet des gains de productivité. Il part dans les bulles immobilières aujourd'hui, boursières hier.""

Patricia Sudolski - Vous croyez que ça m'arrange d'être chômeuse ?, 2005

"Mais pourquoi l'arrêt d'exploitation est-il plus rentable que le sauvetage ? Quand pense-t-on aux vendeuses mises au chômage ?
Guy Deseez, de la CGT chômeurs, à qui j'ai posé la question, rit de ma naïveté. "Avant les entreprises appartenaient à des hommes. Aujourd'hui, elles appartiennent à des investisseurs. Ça change la donne, dit-il. Hier, le patron pensait : plus j'ai d'employés, plus je produis, plus je réussis. Résultat, le dindon de la farce c'est l'employé. Il faut économiser sur les salaires pour reverser à qui de droit."

Patricia Sudolski - Vous croyez que ça m'arrange d'être chômeuse ?, 2005, page 57

"Françoise de Panafieu, député UMP de Paris, rapporteuse du plan devant l'Assemblée nationale, a classé les chômeurs : "Il y a trois catégories de chômeurs : ceux qui viennent de quitter le monde du travail et qu'il faut aider à s'y réinsérer le plus vite possible ; ceux qui s'en sont éloignés depuis trop longtemps et qui ont besoin d'un accompagnement ; ceux qui profitent du système, au détriment des deux autres catégories." Alors que les agents ANPE, au contact des chômeurs, ne cessent de répéter que pas un chômeur ne ressemble à un autre, que chaque cas est particulier, à l'Assemblée, on n'a pourtant pas hésité à les classer en trois profils. L'intérêt d'un discours qui fait la part entre bons et mauvais chômeurs : justifier une politique répressive à l'encontre de cette population."
Patricia Sudolski - Vous croyez que ça m'arrange d'être chômeuse ?, 2005

"Si les discours désignant le chômeur comme coupable trouve une oreille complaisante, c'est aussi que la règle est celle de l'efficacité à tout prix. Dans cette course à l'efficacité, le chômeur est disqualifié. C'est un perdant. Triste image que celle de "raté" qui colle aux chômeurs."
Patricia Sudolski - Vous croyez que ça m'arrange d'être chômeuse ?, 2005

"Un patron qui ne réussit pas, on le licencie avec un parachute doré, un chômeur qui ne retrouve pas de travail, on l'insulte et lui on enlève ses allocations. C'est ça la valorisation de la force."
Martine Billard, député de Paris, citée dans le livre de Patricia Sudolski - Vous croyez que ça m'arrange d'être chômeuse ?, 2005

"En cassant les perspectives d'amélioration des carrières, comme elle le fait depuis 1990, l'économie a désenchanté le monde du travail. Si les Français aiment moins le travail, c'est que la politique du bâton a remplacé la politique de la carotte au sein des entreprises."
Patricia Sudolski - Vous croyez que ça m'arrange d'être chômeuse ?, 2005

"Pourtant, ce qui se dit le moins, ce sont les aspects négatifs du système [danois, montré en exemple]. Le Monde diplomatique, dans son numéro de juin 2005, les a dénoncés. Les chiffres du chômage ont baissé au Danemark car "un tiers des chômeurs ont été transférés de l'assurance chômage et de l'aide sociale vers les pensions de préretraite et d'invalidité". Rien de miraculeux donc. En revanche "le système a contribué à tirer l'ensemble des salaires vers le bas. La part des salaires dans la valeur ajoutée (richesse créée est passée de 79,1% en 1980 à 70,9% en 1990 et 68,3% en 2000"."
Patricia Sudolski - Vous croyez que ça m'arrange d'être chômeuse ?, 2005




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