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Sarkozy



"Cette élection présidentielle pourrait bien être le triomphe absolu du bonapartisme, cette culture politique dont la France ne parvient décidément pas à se défaire. Nicolas Sarkozy en est l'incarnation à lui seul. Il résume jusqu'à la caricature la modernisation de cette "société du 10 décembre" qui fit le succès, en 1848, de Napoléon le Petit : déjà à l'époque, elle ajoutait de la violence symbolique et privée au monopole étatique de la force. Mais la postérité du bonapartisme va bien au-delà des personnes. Elle s'est forgée dans et par les institutions ; pas tant dans l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel direct que dans la concentration exceptionnelle de tous les pouvoirs en ses mains. De ce point de vue, l'histoire de la Ve République restera celle d'une accumulation progressive de puissance d'une seule autorité au prix de la dévitalisation des moindres contre-pouvoirs. Même celui que les journalistes avaient construit est en train de produire par connivence ou servitude volontaire une nouvelle oligarchie."
Paul Allies, professeur de sciences politiques à l'université de Montpellier - Le triomphe du bonapartisme, Libération, 7 mai 2007


"Par-delà les avanies propres à la production statistique que nous avons relatées dans ce livre, les citoyens que nous sommes se demandent si ces stratégies politiques de manipulation des chiffres ne s'inscrivent pas dans un projet beaucoup plus vaste de reprise en main de l'ensemble de l'administration et de tutelle directe ou indirecte des médias. Avec la mise sous contrôle de la justice, l'asservissement de l'audiovisuel public, la remise en cause du droit d'amendement du Parlement, l'omniprésence médiatique et l'existence d'un véritable système de cour, la République de Nicolas Sarkozy ne s'est-elle pas déjà drapée dans les atours d'un régime autoritaire ? Que cache en effet cette omniprésidence et cette volonté d'être partout, d'agir et de donner un point de vue sur tout ?"
Lorraine Data - Le grand trucage, 2009

"Nicolas Sarkozy utilise quasi quotidiennement les sondages d'opinion pour asseoir sa légitimité de présidentiable. Il adapte tous ses discours, ses décisions et son comportement aux résultats des enquêtes d'opinion, qualitatives et quantitatives. Ce n'est pas Nicolas Sarkozy que vous entendez, mais ce que l'opinion majoritaire veut entendre ! Alors, comment savoir ce que pense vraiment le candidat à la présidence ? Comment juger ses convictions, évaluer la sincérité de son programme ?"
Nicolas Jallot - Manipulation de l'opinion, 2007

"Comme on ne peut pas faire de la politique avec une somme de volontés particulières, un dirigeant comme Sarkozy choisit la voie médiane, par sondage. Ce n'est pas la volonté générale, celle qui est guidée par la Raison pour Rousseau, mais une volonté moyenne, qui correspond à l'opinion moyenne, celle que l'on désigne par "opinion publique"...
On est dans une "doxocratie plus que dans une démocratie. Sur ce point, la république des sondages rencontre une nouvelle fois la télévision, qui est la dictature de l'audience."

François Jost - Le téléprésident : essai sur un pouvoir médiatique, 2008

"L'idéologie sarkozyste est tout sauf nouvelle. Prêtant à la "mobilité parfaite", autant de vertus qu'à la "concurrence pure et parfaite" censée supprimer toutes les "barrières à l'entrée" sur les marchés, le libéralisme a systématisé l'apologie de l'individualisme compétitif visant à l'appropriation des positions sociales valorisées tout en travaillant à diffuser une perception très optimiste des possibilités de quitter sa classe."
Patrick Massa - Le mythe méritocratique dans la rhétorique sarkozyste : une entreprise de démoralisation - Contretemps n°20

"Si Sarkozy existe en tant que phénomène social et historique, malgré sa vacuité, sa violence et sa vulgarité, nous devons admettre que l'homme n'est pas parvenu à atteindre le sommet de l'Etat malgré ses déficiences intellectuelles et morales, mais grâce à elles. C'est sa négativité qui a séduit. Respect des forts, mépris des faibles, amour de l'argent, désir d'inégalité, besoin d'agression, désignation de boucs émissaires, dans les banlieues, dans les pays musulmans ou en Afrique noire, vertige narcissique, mise en scène publique de la vie affective et, implicitement, sexuelle : toutes ces dérives travaillent l'ensemble de la société française ; elles ne représentent pas la totalité de la vie sociale, mais sa face noire, elles manifestent de son état de crise et d'angoisse."
Emmanuel Todd - Né en 1951 - Après la démocratie, 2008

"Nicolas Sarkozy a été élu avec 53% des suffrages, dans le cadre d'un système représentatif autonome et stable, en tant que porteur d'un message à peine subliminal désignant les immigrés, leurs enfants et les pays musulmans comme des problèmes, un ennemi. Son talent particulier est d'avoir réussi à définir un bouc émissaire à usage des classes populaires, tout en enveloppant l'opération de rideaux de fumée à usage des classes supérieures, comme la nomination de Rachida Dati, Rama Yade et Fadela Amara à des postes importants ou honorifiques."
Emmanuel Todd - Né en 1951 - Après la démocratie, 2008

"La baisse des impôts des plus favorisés est un aspect important de la politique mise en oeuvre par Nicolas Sarkozy. On aurait cependant tort d'y voir la manifestation d'une conscience de classe. L'histoire nous montre plutôt que les classes supérieures, lorsqu'elles ont conscience d'elles-mêmes, lorsqu'un dessein les anime et qu'elles aspirent à diriger la société, se font un devoir de payer l'impôt, que ce soit un impôt au sens strict, ou un impôt du sang dans le cas des noblesses militaires. Une classe dirigeante qui cherche à se débarrasser de ses obligations fiscales et sociales est un groupe en perdition, un non groupe plutôt, une collection de narcisses économiques égarés dans l'Histoire."
Emmanuel Todd - Né en 1951 - Après la démocratie, 2008

"Nous avons eu la surprise, au lendemain de l'élection de Nicolas Sarkozy, de voir dans Le Nouvel Observateur Henri Guaino vanter le coup d'Etat du 18 Brumaire de Napoléon Bonaparte comme l'un des trois grands moments de l'Histoire de France. Merci pour l'avertissement. L'exemple du bonapartisme nous rappelle qu'un régime autoritaire peut conserver certaines des formes extérieures de la démocratie."
Emmanuel Todd - Né en 1951 - Après la démocratie, 2008




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