Présentation de l'éditeur
Vivons-nous dans un univers orwellien, conditionnés et surveillés en permanence par les "nouveaux maîtres du monde" ? On pourrait le penser à la lecture de certains discours critiques dénonçant le nouveau "totalitarisme" du marché et des médias. Dans cet essai stimulant, Jean-Pierre Le Goff rompt avec ce schématisme. En sappuyant sur Hannah Arendt et Claude Lefort, il propose une étude comparative particulièrement éclairante du phénomène totalitaire et du mouvement de modernisation de la fin du xxe siècle. Il montre ainsi que les sociétés européennes démocratiques connaissent un processus spécifique de déshumanisation et de désagrégation, bien différent du totalitarisme. Ce phénomène "post-totalitaire" constitue le point aveugle des démocraties. Cest dans ce cadre quil convient de resituer le mal-être existentiel et social et la confusion des médias : le basculement historique des trente dernières années a débouché sur une vision fantasmagorique du pouvoir et un antitotalitarisme galvaudé. Pour lauteur, le renouveau implique den finir avec le manichéisme et lillusion de la table rase : les démocraties européennes doivent enfin accepter lambivalence de leur propre histoire, inscrire la modernisation dans une vision de lavenir et un projet cohérent. Cest à ce prix quelles éviteront le repli maladif sur elles-mêmes et la rupture avec le reste du monde.
Jean-Pierre Le Goff, philosophe de formation, et sociologue, est notamment l'auteur, aux Editions La Découverte, de Le mythe de l'entreprise (1992, 1995) et La barbarie douce (1999, 2003) qui ont rencontré un grand succès.
(*) Le prix est indicatif. Il a été relevé à un instant donné et peut varier dans le temps ou selon les rééditions. A confirmer auprès de votre distributeur habituel.
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