Rapport de l'ONPES (Observatoire National de la Pauvreté et de l'Exclusion Sociale)
Introduction
"Comment penser l'assistance avec les plus démunis ? Les débats récents de la campagne présidentielle l'ont montré, la crise ne fait pas que stimuler la générosité envers les plus démunis. Elle avive aussi la critique des politiques sociales.
Mais que sont ces "politiques sociales" ? Dans ce rapport, nous avons pris le parti de les désigner sous le terme d'"assistance", comme on les nommait jusqu'au milieu des années 1950, avant que ne prévalent les termes d'aide sociale et/ou d'action sociale. Assister quelqu'un, au sens premier du terme, c'est adjoindre nos forces aux siennes afin de lui permettre de réaliser une tâche ou de surmonter une épreuve. Cette signification demeure dans le domaine professionnel lorsque l'on parle d'un (ou d'une) assistant(e) chargé(e) de seconder un supérieur hiérarchique. Les tâches sont différentes, mais chacun concourt, selon ses compétences, à un objectif commun. Au contraire, la notion d'aide s'inscrit plutôt dans le domaine du secours : la relation est à sens unique. Même si, dans le domaine social, l'assis - tance évoque désormais davantage le secours (aux personnes en difficulté) que le concours, la relation entre l'organisme qui assiste et la personne assistée n'est pas, ou ne devrait pas être, à sens unique. Elle implique, ou devrait impliquer, une coopération entre les deux parties en vue d'une tâche commune : établir, raffermir ou sauvegarder le lien social. Ce lien est en effet l'élément qui permet à la société d'exister en tant que telle, et non comme un ensemble d'individus disjoints que rien ne relie entre eux. Au fond, l'assistance au sens social du terme, qui sera le seul retenu dans ce rapport est constitutive de la société.
Pourtant, avec la crise économique, l'assistance est de nouveau soupçonnée, au mieux de perpétuer un état de dépendance à l'opposé de la recherche d'autonomie, au pire de favoriser l'opportunisme d'acteurs profitant indûment de ce que la société leur apporte. Loin d'aider les personnes, elle les encouragerait à tout attendre d'autrui, à profiter abusivement de ses "largesses", au lieu de les inciter à se prendre en charge. La personne en détresse deviendrait alors un "assisté", vivant aux crochets de la société.
Cette critique est si éloignée des faits vécus par les personnes vulnérables qu'elle provoque d'abord l'indignation de ceux qui vivent ces situations où tout est subi. Les membres de l'ONPES, eux aussi, ont été indignés. Car leurs travaux d'ob - servation objective des phénomènes de pauvreté et d'exclusion montrent à quel point ces phénomènes se sont récemment aggravés. [...]"
Sur internet : http://www.onpes.gouv.fr/IMG/pdf/Penser_l_assistance_web.pdf
(*) Le prix est indicatif. Il a été relevé à un instant donné et peut varier dans le temps ou selon les rééditions. A confirmer auprès de votre distributeur habituel.
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