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 Toupliographie 

La bibliographie de la Toupie

Splendeurs et misères du libéralisme

Michel Santi

Editeur : L'Harmattan, Paris

Collection : L'esprit économique.
2012 - 173 pages - 18 euros*
ISBN-13 : 978-2296992320


Présentation de l'éditeur

Pourquoi l'Europe s'enfonce-t-elle dans une telle crise quand la solution technique pour sauver ses membres les plus fragilisés est à portée de main ? Pourquoi les dirigeants européens s'obstinent-ils sur la voie de l'orthodoxie financière et de l'austérité menant immanquablement à la dissolution de l'Union ? Répondre à ces interrogations nécessite d'élargir le champ d'investigations, car les déboires européens sont incontestablement l'héritage des valeurs néolibérales. En effet, les crises financières à répétition et l'implosion, depuis le milieu des années 1980, de multiples bulles spéculatives doivent susciter la remise en question de ce modèle capitaliste centré autour d'un marché financier considéré comme arbitre suprême.

Il est ainsi fondamental d'opérer un changement de paradigme, car nos sociétés ne peuvent plus tolérer une telle monopolisation des ressources et des richesses économiques par une finance ayant confisqué à des États consentants la quasi-totalité de leurs pouvoirs. Pour ce faire, il faut préalablement comprendre les mécanismes permettant de sortir de ce marasme et revenir aux fondamentaux. Sans pour autant jeter le capitalisme avec l'eau trouble du néolibéralisme qui a précipité la régression des pouvoirs publics, consacré la financiarisation, la titrisation et la globalisation comme uniques vecteurs d'une prospérité économique dont on sait aujourd'hui qu'elle n'était qu'illusion... ou escroquerie.

Car il est tout à fait possible de vivre avec les déficits publics, voire de les domestiquer ou même de les utiliser comme levier au bénéfice de l'activité économique. À condition de changer nos priorités, de remettre la valeur travail au centre de nos politiques publiques et de redonner un nouveau souffle à l'État, c'est-à-dire nous.

Michel Santi, né à Beyrouth en 1963, est un économiste franco-suisse qui conseille depuis 2005 des banques centrales. Il a été, de 1986 à 1993, trader sur les marchés financiers au sein de banques suisses avant de diriger, de 1993 à 2004, plusieurs sociétés de gestion de fortune à Genève.


Extrait

Un mythe de Sisyphe des temps modernes

"Comment ne pas se souvenir de la série britannique culte des années 60, Le Prisonnier, où une bulle gigantesque poursuivait frénétiquement le héros incarné par Patrick McGoohan ? Notre monde se retrouve aujourd'hui dans une situation similaire : nous sommes toutes et tous otages de bulles car la période en est chargée, et pas seulement de bulles spéculatives qui infectent les marchés. Rien de plus facile en effet que de distinguer la bulle qui enferme et qui isole nos responsables politiques, la bulle des salaires et des bonus des directions exécutives des grandes entreprises et du monde de la finance, la bulle du chômage des jeunes et enfin la bulle des inégalités. Tout comme la bulle qui poursuivait inlassablement le prisonnier de notre série télévisée, il semblerait bien qu'une malédiction similaire touche notre système financier, car l'implosion d'une bulle déplace mécaniquement la fièvre spéculative sur un autre instrument ou sur un autre marché, qui gonfle alors pour former une autre bulle spéculative ! De fait, nous devons à l'essor sans précédent de la finance d'avoir progressivement perdu le contrôle sur nos vies. Ce n'est pas pour rien que Joseph Stiglitz, Nobel d'économie en 2001, s'interroge pour savoir si la vie d'un individu aujourd'hui dépend encore "de ses revenus ou de l'éducation donnée par ses parents" ?

Car la dérégulation de la finance accouche depuis près de vingt-cinq ans de crises bancaires et boursières à répétition. Ce laissez-faire ayant essaimé depuis le monde anglo-saxon jusqu'à l'Europe continentale pour ensuite toucher l'Amérique latine et l'Asie, c'est l'ensemble de la planète qui a progressivement été infectée par des bulles spéculatives dont l'implosion a fait d'immenses ravages financiers, économiques et bien sûr humains. Une liste non exhaustive couvrant la période contemporaine irait de la faillite retentissante en 1984 de celle qui était alors la septième banque américaine - la "Continental Illinois National Bank and Trust"- au crack de Wall Street d'octobre 1987 en passant par la décennie perdue japonaise démarrée en 1990. En y incluant les crises bancaires des pays Scandinaves entre 1987 et 1991, la violente secousse financière mexicaine de 1994, la débâcle asiatique de 1997, la faillite russe de 1998, l'implosion des valeurs technologiques dès l'an 2000, pour se terminer en apothéose avec la crise actuelle initiée avec les subprimes dès le printemps 2007... Celle-ci est autrement plus persistante que les précédentes, en ce sens que les phases de brève accalmie sont suivies depuis 2007 de rebondissements d'une intensité toujours plus dramatique et selon une localisation géographique différente. La tourmente actuelle est aussi nettement plus complexe que les précédentes, probablement du fait de la liquéfaction de produits financiers, dont la sophistication est sans commune mesure avec les produits maniés dans les années 1990. Toujours est-il que la première phase a été ponctuée de faillites bancaires retentissantes, comme celles de Northern Rock en Grande-Bretagne (automne 2007) et de Bear Stearns aux États-Unis (mars 2008), de menaces existentielles sur des mastodontes américains du crédit immobilier (Fannie Mae et Freddie Mac ayant finalement été nationalisés) et sur le premier assureur mondial (AIG), pour se terminer avec le méga feu d'artifice de l'abandon à son sort de Lehman Brothers, ces derniers épisodes d'une intensité dramatique inégalée s'étant tous déroulés à l'automne 2008."





(*) Le prix est indicatif. Il a été relevé à un instant donné et peut varier dans le temps ou selon les rééditions. A confirmer auprès de votre distributeur habituel.


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