Drôle de jeu !

Il y a longtemps que je sais que gagner une élection, notamment l'épreuve reine (les présidentielles) exige une satanée stratégie.
Il faut bien entendu ajouter à ça une bonne dose de manipulation de l'opinion... et un zeste de chance. Si tous les ingrédients sont réunis, l'affaire est pratiquement gagnée d'avance.

Le jour J l'électeur, le fameux citoyen, bien à point... va faire son "devoir", ou pas.

Dans le meilleur des cas il a pris sa décision depuis un moment, en toute conscience. Tout simplement parce qu'il se sent depuis longtemps concerné par la chose politique, et qu'il se sera déjà forgé bon nombre de convictions (dignes de ce nom).
De la même manière que nous avons des hommes, des femmes, riches ou pauvres ou fidèles (un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ou pas du tout), nous aurons des détenteurs de convictions plus ou moins intransigeants quant à leurs convictions.

Quoi qu'il en soit une conviction ne peut être que le résultat d'un travail long et laborieux. Ce sera toujours plus facile de se faire une opinion que de se forger une conviction. Une opinion ça va ça vient, c'est comme les girouettes en haut des clochers. Mais bon... il semble qu'aujourd'hui chacun se doit d'avoir une opinion sur tout et n'importe quoi.

Et c'est pour ça que les sondages sont maintenant (comme pour le reste) très utiles durant les campagnes. Et pour tout le monde. Ils sont devenus incontournables, indispensables !
Ils permettent aux bonimenteurs d'adapter leurs discours, et ils permettent aux plus indécis d'éviter de passer trop de temps dans l'isoloir pour se décider.

Ceci pour dire, sérieusement, que la plupart du temps notre brave bon citoyen se laissera guider par son humeur, ses émotions. Des émotions qui peuvent dépendre d'une multitude de facteurs... par exemple du plumage ou du ramage de tel ou tel bonimenteur.

Au stade où nous en sommes, nous ferions de sacrées économies (de papier, de pognon, d'énergie) en confiant notre démocratie aux sondages. Adieu la démocratie, vive la sondocratie !
Bien entendu les sondages seraient contrôlés par des huissiers, comme lors du tirage du Loto.

En attendant le jugement majoritaire, qui est sans conteste bien plus démocratique que le mode actuel, je reste convaincu que le bon vieux tirage au sort ne serait pas pire que la sondocratie actuelle.