Je n'aime pas les magasins, j'y vais quand j'ai besoin de quelque chose, en aucun cas comme le font beaucoup, pour passer un moment. Le plus proche IKEA de mon domicile se trouvant à 150 km, je ne suis pas du genre à aller chez eux pour acheter des cuillères, un matelas ou un quelconque meuble. Il y a suffisamment d'enseignes dans ma ville pour me vendre tout ça. Mais hier, ma femme et moi nous passions devant ce magasin IKEA. Et justement nous sommes en train de refaire notre cuisine. J'étais déjà entré une ou deux fois dans ce magasin et je n'en gardais pas un bon souvenir. Ma femme a insisté, alors nous nous y sommes arrêtés.
Je l'avais prévenue : "On va aux cuisines et on sort ! Pas question d'y passer des heures !"
Nous entrons. Au pas de course nous arrivons aux cuisines en 5 ou 10 minutes. Nous en passons 10 de plus à regarder, noter quelques références, à trouver le catalogue... Déjà 20 minutes, pour moi ça suffit. Je dis à ma femme que je l'attends à la voiture et lui demande de ne pas traîner. Direction la sortie ! On dit que les hommes ont le sens de l'orientation, et les femmes non... Personnellement, je peux affirmer que je l'ai, en général je sais toujours où est le Nord. Lorsque rarement, il m'arrive de le perde, par exemple lorsque j'ai longuement tourné dans un parking souterrain, ou dans le brouillard en montagne, je m'en aperçois de suite et j'éprouve alors un certain malaise. Et bien, c'est ce qui m'est arrivé aujourd'hui chez IKEA.
Ce magasin IKEA est agencé comme un labyrinthe (ils le sont tous paraît-il...) Vous êtes obligés de suivre les flèches au sol. C'est ce que je faisais depuis 5 minutes en marchant d'un bon pas, pensant que j'allais rapidement arriver aux caisses, c'est-à-dire à la sortie. Les flèches tournaient à droite, à gauche, je ne regardais qu'elles. J'étais parfaitement conscient que ce parcours avait été sciemment tracé de manière à ce que je passe devant tout ce que IKEA cherchait à me vendre. Parfois je sentais que je repartais en sens inverse, mais je m'appliquais à suivre les flèches. A un moment j'ai eu l'impression de tourner en rond, et j'ai commencé à m'énerver. J'ai interpellé un vendeur et lui ai demandé un peu sèchement qu'il m'indique le chemin le plus court pour sortir. Il m'a répondu de suivre les flèches... Première altercation. J'ai suivi les flèches, tourné encore à gauche, à droite, descendu des escaliers, traversé les entrepôts. et finalement devant, enfin les caisses ! Du monde partout ! Je vois un passage, je fonce. Un monsieur m'arrête pour me dire qu'il ne fallait pas passer là... qu'il fallait suivre les flèches. Je passe quand même. Deuxième altercation... J'ai poliment, mais encore sèchement, dit à ce monsieur que ça faisait 20 minutes que je suivais les flèches, que j'avais visité tout le magasin, que leur piège à cons était drôlement bien fait. Il m'a semblé qu'il comprenait ce que je dénonçais là. Je sors enfin de ce magasin. Ouf, de l'air ! Je retrouve la boussole.
Ma femme arrive 5 minutes plus tard, exactement une heure après que nous soyons entrés dans cette souricière. Une heure qui a altéré mon humeur. Je lui annonce : "C'est fini ! Je n'irais plus chez IKEA !"
De retour à la maison, sur Google je tape : « labyrinthe ikea ». Immédiatement je découvre que ce que j\'imaginais jusque là était en fait une vérité.
Léon 69, 28/02/2014
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