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Les spéculateurs à l'origine de la crise devront être les payeurs




"Nous avons dû lutter contre les vieux ennemies de la paix : le monopole industriel et financier, la spéculation, la banque véreuse, l'antagonisme de classe [...] Ils avaient commencé à considérer le gouvernement des Etats-Unis comme un simple appendice à leurs affaires privées. Nous savons maintenant qu'il est tout aussi dangereux d'être gouverné par l'argent organisé que par le crime organisé."
Franklin D. Roosevelt - 1882-1944 - Discours du 31 octobre 1936



Dans l'article "Du crédit facile à l'endettement", nous avons vu comment l'abondance de crédit conduisait au surendettement et à la crise lorsque la politique monétaire se retournait.

La spéculation encouragée par l'argent bon marché est aussi un facteur aggravant. Pour l'économiste John Kenneth Galbraith ("Brève histoire de l'euphorie financière", 1992), les crises financières sont de natures spéculatives. Dans les systèmes où règne la finance de marché, la fièvre de spéculation, amplifiée par le crédit, provoque des emballements suivis par des effondrements.

Une phase de croissance et d'essor, alimentée par l'usage du crédit comme effet de levier, génère un sentiment d'optimisme qui entraîne une hausse du cours des actions, des matières premières et autres produits échangés sur les marchés financiers. Cette hausse alimente un sentiment d'euphorie qui se caractérise par une accélération de l'endettement et une croissance vertigineuse du prix des actifs, sans rapport avec la réalité économique. L'euphorie et l'endettement ayant une limite, il s'ensuit inévitablement une phase de pessimisme et de raréfaction du crédit, annonciatrice du retournement de situation et de la crise.

Ainsi, aux Etats-Unis, la crise des subprimes a trouvé son origine dans une politique monétaire favorable au crédit (taux directeur autour de 1%). Les banques américaines ont massivement prêté aux ménages américains, au-delà de toute raison, tant l'accès au financement était facile. La spéculation sur le marché immobilier a fait exploser le prix des maisons, elles-mêmes utilisées comme garanties pour les crédits. Pour se débarrasser des créances risquées contractées auprès de ménages de moins en moins solvables, les banques ont massivement pratiqué la titrisation :
"La titrisation a pour objectif de transformer des actifs peu liquides, comme des portefeuilles de biens immobiliers ou des créances (prêts immobiliers, prêts à la consommation, prêts étudiants…) en valeurs mobilières (actions ou obligations) facilement négociables."
Natacha Aveline-Dubach - L'Asie, la bulle et la mondialisation - 2008
Les créances titrisées, proposées avec des rendements élevés, ont été placées auprès de nombreux investisseurs qui ont profité de taux d'intérêt bas afin d'investir dans ces titres d'un nouveau genre, en jouant sur un important effet de levier.
Le retournement du marché immobilier a bouleversé la donne. Les prix des biens immobiliers servant de garantie pour les prêts se sont effondrés, et par effet de dominos, la crise s'est transmise à tout le système bancaire, puis à l'économie réelle.

Le système du marché financier a permis des prises de risque inconsidérées et a favorisé la recherche de profits à tout prix. Les hommes politiques au pouvoir ont assisté sans rien faire, laissant la voie libre à la spéculation et à des comportements irresponsables.

Personne ne plaindra les spéculateurs qui ont fait faillite. Quant à ceux qui se sont enrichis indûment sur le dos des travailleurs, des retraités, des petits épargnants, qui ont provoqué la mise au chômage de millions de personnes, etc., exproprions-les !


"Toute spéculation mercantile que je fais aux dépens de la vie de mon semblable n'est point un trafic, c'est un brigandage et un fratricide."
Maximilien de Robespierre - 1758-1794 - Sur les subsistances, séance de la Convention du 2 décembre 1792


Pierre Tourev, 14/10/2011



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