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Les origines de la crise des "subprimes"
et du capitalisme financier



La crise que connaît le capitalisme financier en ce début 2008, amorcée en 2007 avec la crise des "subprimes", ces crédits immobiliers à risque consentis à des accédants propriétaires américains, trouve son origine dans les années 1980.

En effet, la vague néolibérale enclenchée sous les gouvernements de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan a eu pour conséquence, avec le chômage massif et la précarisation du travail, de stopper l'augmentation des salaires. Cela s'est fait au profit des revenus du capital dans la répartition des richesses produites. Le libre-échange avec des pays à faibles coûts salariaux comme la Chine et l'Inde a renforcé cette tendance.

Or la croissance dont se nourrit le capitalisme a besoin de la consommation des ménages. A grand renfort de publicité et avec un marketing de plus en plus sophistiqué, les citoyens ont été conditionnés pour toujours plus consommer. Mais quand les salaires n'augmentent pas, que le conjoint est déjà au travail, que le prix du pétrole s'envole et qu'on a fini de puiser dans l'épargne, il ne reste que le recours au crédit.

Il s'en est suivi un développement sans précédent de l'endettement des ménages, notamment aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne, sous forme de crédits à la consommation et de crédits immobiliers. Poussés par l’appât du gain, des établissements financiers peu scrupuleux ont fait croire à de nombreux américains que, moyennant un crédit hypothécaire à taux variable de trente, quarante ou cinquante ans, ils pouvaient devenir propriétaires. Quand les prix de l'immobilier ont baissé et les taux d’intérêt ont augmenté, des dizaines de milliers de ménages sont alors devenus insolvables. Entre temps, les organismes prêteurs avaient revendu leurs créances sur des marchés financiers spécialisés, afin de réduire les risques et les reporter sur les investisseurs qui ont acheté ces créances... d’où la propagation de la crise au niveau mondial.

Ainsi, après avoir provoqué la stagnation voire la diminution des bas salaires, le capitalisme néolibéral, qui a besoin de la croissance pour prospérer, a encouragé l’endettement et même le surendettement des ménages. La recherche du profit à tout prix, la spéculation délirante, l'absence de contrôle sur les marchés financiers, ont précipité la faillite du capitalisme déréglementé.

Les ratés de ce dernier mettent cependant en évidence un autre phénomène tout aussi inquiétant, le capitalisme d'Etat. Les fonds dits "souverains", estimés à près de 2500 milliards de dollars, dont disposent les pays aux balances commerciales excédentaires (Chine, Singapour) ou producteurs de matières premières (Russie, Norvège, Quatar, Émirats arabes unis...) offrent à ces Etats la capacité d'investir massivement dans les banques et les industries des pays structurellement endettés.


Pierre Tourev, 31/01/2008



>>> Bibliographie : Endettement

>>> Bibliographie : Spéculation

>>> Bibliographie : Subprimes


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