
La citation du mois (Historique) "Nous autres, civilisations, savons désormais que nous sommes mortelles." Paul Valéry |
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Crédits à la consommation
Les supprimer !
Gains de productivité se traduisant par moins de main d'œuvre, pression à la baisse sur les salaires, précarité du salariat, délocalisation,… toute la logique économique de ces vingt cinq dernières années a conduit à limiter le volume des salaires distribués et, à l'opposé, à disposer d'énormes moyens de production, sous-utilisés, et de quantités faramineuses de capitaux privés qui n'ont de cesse de générer de superprofits et de croître indéfiniment. Or, écouler cette production ou réaliser ces profits signifie aussi vendre des produits à des clients qui sont aussi des salariés pour la plupart.
Faute d'un partage équitable des richesses produites et pour pouvoir alimenter le système économique actuel, le recours massif au crédit à la consommation est devenu indispensable. Il est considéré comme le carburant de la croissance.
Les offres de crédits à la consommation se sont multipliées : "réserve d'argent", "prêts personnels", "crédit renouvelable", "crédit permanent ou revolving", etc. On les trouve partout, dans les agences bancaires, auprès des établissements financiers, dans la grande distribution, sur Internet, … Comme le mensuel Que choisir ? n°469 d'avril 2009 l'a constaté, ces crédits sont accordés très facilement, souvent sans vérification de la solvabilité du consommateur emprunteur. L'information sur les modalités et sur le fonctionnement de ces prêts est des plus succinctes.
L'emprunteur a rarement conscience du coût du crédit qui varie de 15% à plus de 20%. Avec de tels taux, proches de ceux de l'usure, les remboursements peuvent prendre des années, les mensualités servant pour l'essentiel à payer les intérêts. Les organismes prêteurs sans scrupule se constituent ainsi de véritables rentes permanentes sur le dos des ménages les plus fragiles financièrement et contribuent activement à leur surendettement.
Ce n'est pas de l'ordre ou de la responsabilisation qu'il faudrait mettre dans le crédit à la consommation, mais le supprimer purement et simplement. Les agents économiques seraient alors obligés de constater que le vrai moteur de l'économie, c'est la juste rémunération du travail. Celle-ci passe par une meilleure redistribution des profits, soit vers le consommateur par une baisse des prix, soit par une augmentation des salaires.
Pierre Tourev, 02/04/2009
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